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Le message de l'Eveque aux Jeunes du Diocese de Mahagi-Nioka

REPARTIR DU CHRIST VERS LE SECOND CENTENAIRE DE NOTRE EVANGELISATION EN ETANT  MINISTRES DE RECONCILIATION, ARTISANS DE  JUSTICE ET DE PAIX

 

Cher aumônier et collaborateurs de la pastorale diocésaine de la jeunesse,

Chers aumôniers paroissiaux,

Chers Jeunes,

Je vous salue tous au nom du Christ «  qui est notre paix : de ce qui était divisé, il a fait une unité : dans sa chair il a détruit le mur de séparation : la haine… » (Eph 2, 14).

Je voudrais que cette salutation vous parvienne partout où le Christ vous rassemble en journées paroissiales de la jeunesse, car c’est lui qui réconcilie en seul corps, au moyen de la croix  (Ep 2, 16).

Comme vous le savez, cette année les journées de la jeunesse sont paroissiales, car durant les dernières journées diocésaines de la Jeunesse à la Paroisse Christ-Roi de Nioka, les aumôniers paroissiaux proposèrent que,  cette année, cette belle expérience se fasse au niveau paroissial, et j’ai accepté. Les raisons qui ont motivé une telle expérience étaient notamment pour permettre de faire l’expérience de communion et de famille au niveau paroissial, de faire le bilan au niveau paroissial de l’impact de dix journées de la jeunesse célébrées au niveau diocésain, de  préparer le centenaire de la Jeunesse qui aura lieu à la Paroisse Bienheureux Isidore Bakanja de Sarasara… Je souhaite ardemment que les motifs pour lesquels  une telle expérience a lieu cette année au niveau paroissial soient pris en compte, ce qui nous aidera énormément pour la suite de nos journées.

Etant donné que je ne serai pas avec vous, je me dois de vous livrer le double sentiment qui m’habite : chagrin et consolation. Chagrin, car je serai privé de votre présence, de votre joie, de votre regard chargé d’espoir sur l’avenir, de votre énergie, de  vos sacrifices… Consolation, car les journées de la jeunesse auront tout de même lieu et produiront certainement des fruits non cueillis jusque là.

C’est tout cela qui fait que je me trouve dans l’agréable devoir de vous adresser ce message. Il m’a paru bon de formuler ce message ainsi en tenant compte de certaines circonstances : au niveau de l’Eglise qui est en Afrique et compte tenu de la situation que traverse le continent, les jeunes ont reçu du Pape la mission d’être des ministres de la réconciliation, artisans de la justice et de la  paix ;  au niveau de l’Eglise  en R.D.Congo, les jeunes ont reçu la même mission, étant donné des situations de haine, de rejets mutuels sur base ethnique qui s’observent ça et là et enfin au niveau de notre Diocèse, des situations qui exigent réconciliation, rétablissement de paix et de justice ne manquent pas. En plus, toujours au niveau du Diocèse, nous commençons une autre étape très importante de notre marche avec le Christ, à savoir l’entrée au  second centenaire de l’évangélisation.

Chers Jeunes, en voyant votre âge, s’il plait au Seigneur, c’est vous qui porterez pour longtemps l’étendard du second centenaire ; c’est vous  qui serez pour ainsi dire pendant un temps relativement long des acteurs et des bâtisseurs du second centenaire. En ce sens, il convient d’être armés de qualités requises pour une telle œuvre, de manière que tout ce qui a contribué à retarder le progrès du royaume de Dieu, à savoir des divisions, des injustices et leur cortège de maux, soit considérablement ruiné. Vu votre âge, vu votre nombre, vu votre  espoir pour une société réconciliée, paisible et  juste, il  y a lieu d’espérer. Voilà pourquoi, je vous engage à être ministres de la réconciliation, artisans de la paix et de la justice. La réussite du second centenaire en dépend en majeure partie.

Chers jeunes, c’est pour cela que je vous invite à suivre ce que Saint Paul vous demande encore aujourd’hui « Au nom du Christ, laissez-vous réconcilier avec Dieu » (2 Co 5, 20). C’est Dieu qui réconcilie, c’est lui qui vous réconcilie avec lui en vous donnant cette grâce de vous réconcilier avec lui, avec vous-mêmes et avec les autres. La réconciliation avec Dieu crée une splendide harmonie en vous-mêmes, avec les autres et avec Dieu. A ce stade, vous devenez capables avec le  Seigneur de pouvoir enlever de vos cœurs toute trace de haine et de jalousie pour laisser la place aux énergies qui feront de vous des artisans et ambassadeurs infatigables de la réconciliation. Je vous supplie, chers jeunes, que chacun de vous se sache ministre de la réconciliation et non le contraire. C’est ce que j’attends de vous pour le second centenaire.

Chers jeunes, vous avez besoin de la paix, notre Eglise a besoin de la paix. Le Christ qui est la  paix par excellence veut que vous soyez comme lui, constructeurs et bâtisseurs de la paix. Si vous imitez son exemple, vous serez heureux et surtout appelés fils de Dieu : « Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu » (Mt 5,9). Je voudrais qu’en vous préparant à entrer au second centenaire de notre évangélisation vous sachiez que la paix est à la fois un don à recevoir et une œuvre à construire. Elle est un don, car la paix est avant tout don de Dieu, elle vient de Dieu, c’est ce qui lui est propre (Je vous laisse ma paix, je vous donne ma paix, disons-nous chaque jour à la célébration eucharistique). Une fois elle est reçue, elle est appelée à s’édifier, à s’étendre, à s’établir. Elle n’a pas une vocation limitée. D’où l’exigence de sa construction. Voilà pour quoi, il est dit que la paix n’est pas seulement un don, elle est aussi une œuvre à construire. Ainsi « Pour être vraiment des artisans de paix, nous devons nous éduquer à la compassion, à la solidarité, à la collaboration, à la fraternité… à éveiller la conscience pour la résolution des conflits » (Benoît XVI). Que chacun de vous demande le don de la paix pour lui-même d’abord et en même temps demande également la force d’en être artisan. De cette manière, j’invite chaque jeune  à prendre des engagements pour se dire que jamais je ne sois plus artisan de conflit, de discorde, de division...

Chers jeunes, vous êtes aussi invités à être justes et à être des artisans de la justice « Heureux les affamés et assoiffés de la justice, car ils seront rassasiés » (Mt 5, 6). Le terme justice est régulièrement employé par vous-mêmes ou par d’autres. En général, vous savez ce que cela veut bien dire. La définition la plus classique de la justice est qu’elle est la disposition constante de donner à chacun et à Dieu ce qui leur doit revenir. Ce que l’on doit à l’autre et à Dieu n’est pas toujours déterminé par la loi écrite, sinon ce serait une justice légaliste (celle qui justement dépasse la justice des scribes et des pharisiens), mais la vraie justice va au-delà de ce que la loi détermine. En clair « la justice, n’est pas une simple convention humaine, car ce qui est juste n’est pas déterminé organiquement par la loi positive, mais par l’identité profonde de l’être humain… La cité de l’homme n’est pas seulement constituée par des rapports de droits et de devoirs, mais plus encore, et d’abord, par des relations de générosité, de miséricorde et de communion. La charité manifeste toujours l’amour de Dieu, y compris dans les relations humaines » (Benoît XVI, Caritas in veritate, n. 6).

Je vous invite, chers jeunes, à poser des actes de gratuité, de générosité, de communion, bref de charité. Que chacun se dise, que jamais plus je ne puisse être artisan de l’injustice.

Je vous exhorte à accueillir le Christ et repartir de Lui, car seul Lui peut vous donner la grâce d’être ministres de réconciliation, artisans de justice et de paix. Devenus ainsi ministres de réconciliation et artisans de justice et de paix, vous allez entrer dans le second centenaire et y porter votre pierre dans l’édifice. Tel est mon souhait le plus ardent.

Je ne terminerai pas ce message sans remercier l’Abbé Oscar qui a organisé avec vous et pour vous autant de journées diocésaines. J’en profite pour vous dire que j’ai confié cette pastorale désormais à une équipe composée des Abbés Jean-Berchmans, Dieudonné et Jean-Louis. Je souhaite à toute l’équipe fructueux service et je vous demande, à vous jeunes, de les accueillir et de travailler avec eux. Ils sont à votre service.

Enfin, chers jeunes, j’invoque sur vous tous l’abondance de la grâce divine, par l’intercession de votre Mère du ciel, la Vierge Marie, elle qui vous aime tant. Soyez rassurés de ma sollicitude paternelle.

 

Donné de Kinshasa en ce premier jour du mois de juillet lors des assises de la 48ème Assemblée plénière statutaire de la CENCO.

 

Mgr Sosthène AYIKUL ADJUWA, Evêque de Mahagi-Nioka



06/09/2012
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