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TONGUZI n. 152

 

TONGUZI NUMERO 152

 

I.    Editorial

A quelques heures sonnera le glas du centenaire de l’évangélisation du Diocèse de Mahagi-Nioka. Plus d’un  le voient, plus d’un en parlent, plus d’un  le jugent, plus d’un enfin veulent agir. Dans son plan d’action, un laïc a choisi de raconter lui aussi, et cela de façon historique, d’où nous venons. Sans doute, nous venons de la Paroisse centenaire de Nyarambe. Le lecteur de Tonguzi découvrira comment il le dit brièvement et aisément dans ce numéro.

Plus que jamais, ce 152è numéro offre à ses lecteurs une réflexion incarnée et sans complaisance sur la situation politico-pastorale de notre pays, avec un regard tout-tendu vers l’intérêt supérieur de la nation, si et si seulement la démocratie était de mire. Ceci est du ressort d’un prêtre que nous laissons le lecteur découvrir lui-même à la fin de la lecture de l’article.  

Pressé par la Charité du Christ, un autre prêtre – à découvrir toujours – livre ici le fruit de ses recherches sur « Caritas Christi », un institut de vie consacrée qui fait vivre sous le regard du Père dans le secret, de la manière à l’aimer et à le faire aimer. Une chance pour l’Eglise aussi bien universelle, particulière que locale.

Retrouvez à la fin de ce numéro les nouvelles diocésaines qui s’attardent sur les événements de ces jours ; particulièrement les implantations pastorales nécessitées par le souci de proximité pouvant permettre de  nourrir régulièrement le peuple de Dieu de la Parole et des Sacrements (sic). Ainsi, Akonjkani prend la place de Sarasara qui, désormais, jouit de plein droit de sa  personnalité juridique, comme paroisse légitimement érigée (Cf. canon 515, § 3). D’autres célébrations importantes du trimestre passé y figurent aussi. Allons-y trouver.

 

Abbé Faustin AGENOCAN Bithum

 

 

 

 

 

 

II. Sommaire

 

I.      Editorial

Par Abbé Faustin AGENOCAN Bithum

II.     Sommaire

III.    De la naissance de l’Eglise Marie-Auxiliatrice de Nyarambe

Par Mr Ernest AMULA Jal’ubinyo

IV.   La démocratie congolaise. Ecueils et perspectives politico-pastorales

Par Abbé Jean-Claude UBEGIU Unyuthowun

V.    Connaître « Caritas Christi »

Par Abbé Guillaume UCIBIRE

VI.    Nouvelles diocésaines

 

 

 

III. DE LA NAISSANCE DE L’EGLISE MARIE-AUXILIATRICE DE NYARAMBE[1]

 

1.     INTRODUCTION

La tentative missionnaire d’entrer dans le pays des Alur avait déjà été amorcée par le Père Eugène Bresson et Vangarot, fondateurs de la mission de Kakora (Hoima) en Ouganda. En effet, partis de Butiaba en pirogue en 1901 avec mission d’explorer cette partie du monde, ils traversent le lac Albert et atteignent l’embouchure de la rivière Kakoy au pays des Mokambo sous le chef Uma qui les accueille. Leur bref séjour chez les Mokambo s’est très bien passé et l’entretien qu’ils ont eu avec leur hôte s’est déroulé dans un climat de parfaite cordialité. Ces Révérends Pères sont rentrés à Hoima avec une bonne impression de l’accueil dont ils ont été l’objet et en revanche ils ont estimé qu’il est désormais possible de programmer l’apostolat au pays des Mokambo. C’est pourquoi l’année suivante, le Père Antoine Grange, le Supérieur de la Mission et le Frère Félix, accompagnés d’une équipe de porteurs parmi lequels Daudi Lyenga nouvellement nommé catéchiste, partent de Kiribo suivant l’itinéraire de leurs prédécesseurs et débarquent à Mokambo, chez chef Uma à qui ils transmettent la salutation fraternelle des P.P. Bresson et Vangarot. Très enchanté du message, et surtout du plaisir de voir d’autres prêtres accompagnés d’un alur, Daudi Lyenga, venir dans son royaume, et pour leur accueil, il fait construire une chapelle et une maison à côté de sa résidence.

C’est dans ce climat de convivialité qu’ils concluent un pacte de sang, un acte d’amitié qui désormais ouvre la voie à l’évangélisation du pays des Alur. Après cela, le Père Antoine Grange et le Frère Félix rentrent eux aussi très satisfaits de l’accueil chaleureux du chef Uma ; et pour manifester leur contentement, ils assignent à Daudi Lyenga de rester aux côtés de sa Majesté pour consolider leur amitié, mais aussi pour enseigner le catéchisme en commençant par les hommes de la cour.

Mais deux ans plus tard, Daudi Lyenga sent qu’il est un vaurien s’il ne reçoit pas la sainte communion, et se décide d’abandonner son poste pour suivre ses maîtres à Hoima en vue de se ressourcer spirituellement.

En 1905, soit trois ans plus tard, le Père Angelo Gramaglia qui avait déjà visité la partie nord de pays de Mahagi, en compagnie de Monseigneur Streicher, se résout de revisiter le pays de l’Oncle Daudi Lyenga. Lui et son confrère Père Sigoli, en informent le Père Grange sur le conseil duquel ils prennent Daudi Lyenga, le fils du pays. Ils partent toujours de Kiribo en pirogue et traversent le lac Albert, cette fois, ils accostent à Kifuku, l’actuel Mahagi-Port. Ils arrivent chef le chef Utwikende des Panyikang’o, chez qui, ils passent une nuit et reprennent la pirogue le lendemain matin en direction de Mokambo où ils arrivent au coucher du soleil, chez le chef Uma.

Cette fois-ci, leur but n’est certainement pas d’aller rester définitivement au pays du chef Uma, mais plutôt de consolider le pacte d’amitié qu’il avait conclu auparavant avec le Père Grange, avant de continuer leur principale mission d’exploration à l’intérieur du pays. Estimant qu’il est pratiquement impossible d’atteindre facilement le centre de la contrée à partir de Mokambo, situé à l’extrême-sud, très accidenté et sur le conseil de Daudi Lyenga qui connaît bien la géographie de chez lui, ils rebroussent chemin jusqu’à Kifuku d’où ils pourront progresser vers l’intérieur.

De Kifuku, ils grimpent Got-Naam et se reposent à Afodha où l’administration belge avait érigé un poste d’étape, avant de continuer leur voyage qui, après quatre heures de marche les mène à Gira, un poste d’étape, situé au pied de Got-Ulalu, dans la partie occidentale de la plaine d’Iswa. Ici le Père Gramaglia dit la messe, la toute première sur le territoire alur.

Après une brève escale technique, ils reprennent leur bâton de pèlerin et grimpent Got-Ulalu pour s’arrêter à Wi-Upilo, au village des Angesi où ils campent pendant deux semaines, mais estimant qu’il est nécessaire d’informer le chef Ketha Wod Acan Nyawino des Anghal, de leur présence dans son royaume, de peur d’être pris pour les officiels coloniaux qui étaient aux prises avec les chefs coutumiers alur, notamment le chef Udjuro Wod Ayenya Nyar udjuro des Panduru et lui-même le chef Ketha, farouchement opposé à la colonisation, ils chargent Daudi Lyenga de cette délicate mission d’aller voir le souverain en vue d’obtenir un permis de séjour. Daudi Lyenga accepte volontiers et part pour Uyaru, chef-lieu du royaume, en passant par son propre village, Jagi.

Il convient de remarquer en passant que Daudi Lyenga est émerveillé de se retrouver par une baquette magique dans son village qu’il avait quitté il y avait de cela plus de dix ans, lorsqu’il était emporté par Mundu agum’agum (les hommes de Tipo-Tip) esclavagistes. Il n’y est pas revenu comme il y était (païen), mais comme un Lyenga christianisé, un homme tout à fait nouveau, totalement acquis au christianisme. Il s’appelle Daudi Lyenga et non Lyenga tout court. Il passe une semaine dans son village pour visiter ses parents, frères et sœurs qu’il ne croyait plus revoir. Et comme on ne va pas seul au palais royal, il se fait accompagner de deux vieux sages qui lui serviront d’interprètes auprès du souverain.

A leur arrivée à Uyaru, les deux vieux sages le présentent au souverain qui l’accueille comme un enfant prodigue. Mais à entendre Daudi Lyenga parler des blancs, le souverain sursaute sur ses pieds, et se demande si ces blancs ne sont pas des agents coloniaux. Daudi Lyenga lui explique poliment qu’ils ne sont pas des agents coloniaux, mais bien des prêtres, des hommes pacifiques qui apportent la civilisation et le développement et qu’ils travaillent essentiellement pour le bien-être de la population. Dans cette condition, le souverain accepte leur présence dans son royaume et leur accorde un permis de séjour, sous réserve de suivre leurs mouvements.

Au regard de cet accord de principe entendu comme un aval, une délégation royale est dépêchée pour aller accueillir les hommes de Daudi Lyenga. Cette délégation était principalement composée d’un « Jego » du chef comme président de la délégation et du prince Anyolitho Jal’Aure chargé d’aller savoir ce que ces hommes étaient venus chercher et si jamais ils avaient des armes. Elle avait pour but d’accueillir les visiteurs et leur apporter à manger, (deux boucs, un sac de manioc, nu bidon de « kwete », trois regimes de bananes, etc.). Il faut cependant signaler la présence d’un intrus parmi les membres de la délégation ; il s’agit d’un vieux venu du village de Pakulo qui s’était faufilé dans la ligne avec sous les mains un paquet de « murambo » (du poisson appelé « pedo » en alur) comme sa contribution à l’effort royal.

Au retour à Wi-Upilo, Daudi Lyenga présente la délégation aux Révérends Pères qui, après une semaine, attendaient impatiemment le retour de Daudi Lyenga.

« Hiyo ndiyo chakula mfalme anawatumia. Anasema hivi, hata iko kidogo, tafazali, muipokee vile » (Voici les vivres que sa majesté le roi vous a envoyés. Même si c’est insignifiant, prière le recevoir ainsi). Avant que Jego donne les vivres envoyés par le souverain, le vieux à poisson présente lui aussi le sien. Ce geste considéré comme incongru met le chef de la délégation en colère noire et sans lui demander pourquoi il a fait cela, il s’apprête à le gifler, mais Daudi intervient et l’en empêche. La tension baisse et le P. Sigoli de vouloir en savoir plus demande :

 

P. Sigoli : Sababu gani hawa wanapigana ?

Daudi : Mzee anasirika anasema kwa nini huyu anawaletea chakula isiyofaa. Samaki isiyo chakula mfalme anaweza kuwatolea wagenyi wake ya heshima.

P. Sigoli: Sasa huyu mtu anasema nini ?

Daudi : anasema : Unisamehe mzee, « nyara umbe » yani sina mshichana, ningeweza kuwaletea mbuzi vilevile.

« Nyara umbe » signifie « je n’ai pas de fille » ; si j’en avais je pourrais offrir une chèvre aux visiteurs du roi. En effet, chez le peuple alur, autant une personne a des filles autant elle est riche ; les filles lui procurent la dot qu’on paie en vaches ou en chèvres.

Les R.P. acquiescent positivement leurs têtes. C’est comme si cette scène rappelle un passage biblique : Lc 13, 11.13. De 11 où le pharisien, en priant à lui-même, dit : ô Dieu, je te rend grâce de ce que je ne suis pas comme ces hommes qui sont… ou même ce publicain. C’est un homme hautain et présomptueux comme ce « jego » qui croit que son offrande est plus importante que celle du vieux et que celle de ce dernier n’a pas de valeur.

De 13 : le publicain  se tenait à distance tout en frappant sa poitrine, et dit : ô Dieu, sois apaisé envers moi qui suis pécheur. C’est un homme humble, tenant dans sa main du poisson considéré comme un item indigne à offrir au roi ; mais il prie les visiteurs de le recevoir même s’il n’est pas de bonne qualité.

Le R.P. Sigoli reçoit les deux offrandes tout en accordant un sens particulier à l’humilité du vieux-à-poisson qui, après tout, n’était pas obligé d’offrir quoi que ce soit. Il est plutôt d’une simplicité et d’une bonté remarquables.

Le mot « Nyara umbe » se prononce en diminutif « Nyarambe ». Et comme le nom (Nyarambe) a une résonance biblique, les R.P. l’ont retenu comme le nom à donner à la nouvelle Eglise qui sera fondée.

Après avoir remercié le chef Ketha de l’accueil combien chaleureux dont ils ont été objet, ces premiers missionnaires sont rentrés avec une très bonne impression du pays de l’Oncle Daudi Lyenga.

 

  1. LA FONDATION DE LA MISSION DE NYARAMBE

Les voyages des missionnaires au pays de l’Oncle Daudi Lyenga étaient momentanément interrompus parce que l’Administration Coloniale était aux prises avec les chefs coutumiers alur notamment Udjuru des Panduru et Ketha des Anghal. Ces démêlées, par intermittence, avaient pratiquement durée quelques temps, créant ainsi une grande insécurité dans le pays. Il a fallu donc attendre la fin de ce conflit pour reprendre la mission. Vers le début des années 1912, l’Administration Coloniale décidée à ne pas échouer, avait réussi à maîtriser ces nationalistes qui, surpris, étaient naturellement battus. Ils devaient par conséquent se rendre pour être relégués respectivement à Irumu et à Avakubi. Ayant alors brisé définitivement la résistance à la force coloniale, cette relégation avait créé une accalmie provisoirement définitive permettant ainsi aux missionnaires de reprendre leurs activités dans le pays des Alur.

A cela, l’on peut ajouter un autre facteur. En effet, en tant qu’un nationaliste, le chef Ketha s’était farouchement opposé à l’action colonialiste dans son royaume, mais son nationalisme, on peut l’affirmer n’était certainement pas aussi étroit qu’on le pensait, car à part son hostilité à la colonisation, il avait accueilli à bras ouvert la venue dans son royaume de premiers missionnaires qui rentrèrent d’ailleurs chez eux avec une bonne impression de lui. De plus, tout en espérant qu’ils reviendraient un jour, il leur fit même construire une case et préparer quelques cultures (Cf. G. Malherbe 2009, 202).

Ayant jugé favorables ces contextes, les R.P. Laane et Coninx et le Fr Corneille se décident sept ans plus tard d’aller au pays des Alur. Ainsi, du 25 octobre 1912, accompagné de quelques catéchistes ougandais, ils partent de Masindi, et en passant par Hoima, ils prennent Daudi Lyenga qui était en train d’enseigner le catéchisme aux nouveaux  priants et ensemble, ils traversent le lac Albert en pirogue et débarquent à Kifuku  chez le chef Utwikende de pays des Panyikang’o, avec mission d’effectuer un voyage de reconnaissance pour choisir définitivement l’emplacement de la station à fonder. De Kifuku, Daudi Lyenga les conduit directement au poste d’étape de Gira où le P. Gramaglia avait dit la toute première messe sur le sol alur. Après une semaine de repos, ils ont continué la marche pour atteindre Wi-Upilo le 13 décembre 1912. Ici ils auraient dû construire la Mission en souvenir de l’accueil chaleureux dont leurs confrères avaient fait l’objet, mais aussi du fait que c’était ici que le nom Nyarambe avait été prononcé pour la première fois. Bien à propos, informés qu’une place leur avait déjà été préparée par le chef Ketha chez les Moro, situé à l’ouest, à une marche d’une vingtaine de minutes, le P. Laane, chef de la mission, a préféré aller là-bas, où ils sont arrivés le 15 décembre 1912 à neuf heures du matin. Ayant apprécié l’endroit, ils y campent pour finalement fonder la toute première mission catholique au pays des Alur. A tout seigneur tout honneur, le P. Laane a donné le nom « Nyarambe » à cette Eglise en mémoire des R.P. Angelo Gramaglia et Sigoli. Aujourd’hui, la Mission s’appelle « La Paroisse Notre-Dame Auxiliatrice de Nyarambe ».

 

CONCLUSION

La marche a été de longue haleine. En effet, débutée en Algérie sous l’impulsion du Cardinal Charles Lavigerie en passant par le royaume de Buganda sous le règne de Kabaka Mwanga qui persécuta les chrétiens et les fit périr dans un carnage le plus affreux du siècle, connu sous le nom de « Martyrs de l’Ouganda » que nous célébrons le 03 juin de chaque année. Puis par plusieurs tentatives missionnaires d’entrer dans le pays de Mahagi, tentatives ayant heureusement abouti à la fondation de la Mission Notre-Dame Auxiliatrice de Nyarambe, grâce à la détermination de ces premiers missionnaires catholiques dont les derniers P. Laane, P. Coninx et Fr Corneille.

Enfin, à lire l’historique de l’effort missionnaire de fonder une Eglise en terre alur, on aurait dû bâtir cette Eglise à Apala, en chefferie des Mokambo en souvenir de la première rencontre des R.P. Bresson et Vangarot avec le chef Uma en 1901, et/ou de la signature du pacte de sang conclu avec le même chef avec le Père Antoine Grange l’année suivante, pacte dont les clauses ont ouvert la voie à l’évangélisation du peuple alur ; où autrement, on aurait dû construire cette Eglise à Gira, où la toute première sainte messe avait été célébrée ou encore à Wi-Upilo, où les R.P. Gramaglia et son confrère Sigoli avaient été accueillis. Mais, à tout compte fait, c’est Dieu qui arrange tout, et qui guide les pas de ses hommes pour exécuter sa volonté. Finalement c’est la plateforme qui est une longue bande de terre fertile et habitée comprise entre, au sud, le ruisseau Akandu et au nord le ruisseau Uboth, qui a été choisi pour abriter la toute première Mission tant attendue.

Que tous ceux qui ont contribué à cet effort, tant matériellement que spirituellement, mais qui sont tous morts, veuillent trouver ici l’expression de notre profonde gratitude. Enfin, pour terminer nous : « Celui qui plante un arbre est sage, celui qui l’entretient est plus agriculteur ».

Par Monsieur  AMULA JAL’UBINYO Ernest

 

 

IV.    LA DEMOCRATIE CONGOLAISE.

ECUEILS ET PERSPECTIVES POLITICO- PASTORALES

 

INTRODUCTION

La démocratie, c’est la meilleure forme du gouvernement. Le Pape Jean Paul II l’a en tout cas présenté de cette façon.  Et c’est l’avis de pas mal de gens sinon de tous.  Un fait de taille corrobore cette conception : la démocratie donne au peuple la possibilité de participer à son destin. Or le destin du peuple est fonction du bonheur que procure cette participation.  Une participation bien faite conditionne son bien-être. L’inverse conduit inexorablement a son malheur : le peuple n’a donc pas droit à l’erreur. D’où la question : «  Que faire pour qu’émerge  réellement une démocratie ? »

 D’aucuns répondent que la démocratie  passe par les urnes. Et ils   ont raison. Car il n’est pas d’autres voies d’exercer la souveraineté que celle-là. Cependant, comment comprendre que dans certains pays africains et même sous d’autres cieux, avant les urnes égale après les urnes ? La question ainsi posée est celle des conditions de possibilité d’une démocratie  au bénéfice du peuple. Posons-la radicalement : « A quelles conditions la démocratie satisfaire-t-elle l’aspiration du peuple à jouir de sa souveraineté ?»

Cette question nous permet de jeter un regard sur la conception de la démocratie. Cette approche notionnelle nous permettra de relever les écueils de la démocratie en terre congolaise avant de terminer avec quelques perspectives en rapport avec le comportement que l’Eglise doit adopter pour contribuer à l’amélioration de cette démocratie.

 

1.                         QUID EST, LA DEMOCRATIE?

Quiconque veut saisir la portée d’un phénomène doit commencer par en comprendre le contenu, les enjeux et le contour.  Alors seulement,  il pourra en apprécier la valeur. Cela étant, qu’est-ce la démocratie ?

Du grec, demos  qui  veut dire peuple et kratos qui veut dire gouvernement, la démocratie laisse entendre la forme du gouvernement où le pouvoir appartient au peuple. Autrement dit, c’est la forme du gouvernent dans laquelle, comme on le dit vulgairement, le pouvoir est du peuple pour le peuple et par le peuple.  C’est ce que le Robert Micro appelle mutatis mutandis appartenance de l’exercice populaire de la souveraineté[2]. Que cela soit tel, il ne se pose aucun problème. Toute la question est plutôt de savoir comment ce pouvoir peut réellement appartenir à ce peuple.

 Cette appartenance est avant tout une question de choix. En tant que telle, la démocratie est une question de maturité politique. Celle-ci va de peuple qui émet ce choix jusqu’aux acteurs choisis en passant par leur vision du bien-être pour les uns et du pouvoir pour les autres.

 

2.                         PREALABLES A UNE VERITABLE DEMOCRATIE

Comme maturité politique, l’émergence de la démocratie passe inévitablement par l’augmentation de la capacité à choisir, c’est-à-dire à ne pas se laisser mener en bateau. Ainsi compris, on ne peut véritablement parler de la démocratie sur une terre où le peuple ne sait pas ce que lui rapporterait son choix. Un tel peuple, même s’il opérait un choix, n’est pas en état de démocratie.

Tel est le cas dans notre pays où, à plus de  quatre vingt pour cent, la population est analphabète. Comment  conclure à une démocratie dans une terre où des électeurs arrivent au bureau de vote sans savoir comment voter ? Si une telle question fait déjà problème, combien plus celle de savoir pour quels motifs voter cassera-t-elle la tête ? Par ailleurs, suffit-il de participer aux urnes pour l’émergence de la de la démocratie ? Cette question vaut la peine. En effet, la participation aux urnes est d’abord et avant tout une question de choix. Le choix procède toujours d’un examen critique. Cet examen découle de la compréhension des enjeux du choix.  Le peuple congolais a-t-il atteint le niveau de cette compréhension? En tout cas, un observateur averti comprendra que la démocratie au Congo reste encore réduite au niveau du choix des personnalités politiques. En revanche, il se pose de sérieuses questions quant à la capacité à opérer ce choix.

Du reste, tout choix se fait par rapport à un bénéfice  à tirer. De là, la question: « quel bénéfice tirer des élections ? » La  réponse à cette question est connue : c’est le bien- être. Je m’amusais, après les élections dernières, à poser des questions à quelques électeurs : « Pour qui avez-vous voté ? » Ils me répondirent simplement : « y a-t-il d’autres personnes  que celui grâce auquel nous avons dormi dans nos maisons ? ». Une telle réponse, bien qu’elle traduit le mérite reconnu à un candidat,  réduit le bien- être à un seul aspect de ce pour quoi le peuple devrait choisir.

Le défi qui  découle de cette conception est celui de la place de la politique dans la vie du citoyen. Tout concourt à la vérité  d’un fait : la politique ne tient pas à cœur la masse populaire. De là ressort que l’on ne pourrait arriver à une démocratie digne de ce nom que si l’on commence par infuser dans le cœur de l’homme congolais l’amour de la politique. La question qui se pose à ce niveau est évidemment celle des stratégies à mettre sur pied pour y parvenir.

2 .1. Combattre l’analphabétisme politique 

Atteindre un tel objectif passe par un combat contre l’analphabétisme politique. Par ce concept, nous voudrions contourner la situation d’un fait accompli d’un peuple qui est déjà intellectuellement analphabète pour mettre l’accent sur l’éducation civique et électorale. Une telle éducation serait l’œuvre de tous les acteurs qui pourraient être utiles en quelques matières que ce soit. N’est-ce pas pour soutenir une telle vision que les évêques de  l’ACEAC déclarent en marge de la célébration du  cinquantenaire des indépendances de leurs pays que le peuple doit prendre conscience de la responsabilité qui incombe à chaque fidèle , homme et femme pour progresser. Cela d’autant plus que le champ d’activité de l’Eglise couve en son sein une panoplie de compétences qui, grâce au concours et à la collaboration de chacun, peut permettre de surmonter les soubresauts de tous ordres que la région a connus[3] ?

2.1.1. Les protagonistes du combat contre l’analphabétisme

A) Le gouvernement

 En parlant ainsi nous visons d’abord et avant tout le  responsable  numéro un du patriotisme, le gouvernement. Il s’agit de passer de cette vision machiavélique qui consiste à maintenir volontairement le peuple dans l’ignorance pour mieux se maintenir au pouvoir à une vision compétitive qui convainc en vérité par les  paroles et par les faits. Le dire, c’est déjà soutenir l’idée de mettre sur pieds une politique qui donne au peuple le temps de comprendre ce qu’un gouvernement devrait faire et qui rende compte de ce qui est en train d’être fait concrètement, avec ses hauts et ses bas. C’est un droit et un devoir dévolus au  peuple de savoir ce que le gouvernement fait et devrait faire pour qu’advienne l’avènement d’un pays  plus beau qu’avant. Pour y parvenir, Il ne pourrait pas ne pas savoir  comment faire pour que ce qui est en-deçà de la moyenne évolue, change et, le cas échéant, s’estompe. Nous voudrions dire ici que le gouvernement doit travailler à l’avènement d’une conscience alternatrice. Cela  n’est pas possible s’il n’y a pas une sensibilisation sur le contenu de la constitution.

Pour qu’advienne l’avènement d’une conscience alternatrice, la culture politique doit laisser émerger un affrontement d’idées. Dans notre pays, cet aspect souffre atrocement. Et pour cause, il y a comme une peur de l’émergence du sentiment de l’opposition politique. Cela se fait remarquer à plusieurs niveaux : d’abord au niveau des médias. En effet, la plupart des chaines congolaises sont au service, non pas de la vérité mais des éloges. En tant que tels, ils ne donnent pas au peuple une vision objective de la vérité, mais une vision partielle. En plus, il y a un déséquilibre croissant par rapport à l’accessibilité à ces médias. Les uns en jouissent pleinement, les autres presque pas et ce, malheureusement à des moments où ces derniers en ont le plus besoin pour l’expression des idées qui sont les leurs. A cette restriction aux médias, il faut ajouter des restrictions en rapport avec le mouvement des personnes. Cette restriction va de la séquestration jusqu'à la prise en otage, par des moyens légitimes soient-ils, pour étouffer l’encensions des autres sur la scène politique. Ainsi emprisonne-t-on le choc des idées. On assassine alors la démocratie, comme le dit si bien Banga, soit par appropriation unilatérale des débats, soit par vibration sur la même longueur d’onde que ceux qui sont au pouvoir dont les médias deviennent porte-parole[4]. Car le fait qu’un gouvernement accepte la remise en cause de ses propres options et actions conforte le jeu démocratique[5].  Du coup, l’analphabétisme politique se trouve conforté.

B) Le Parlement

Notre réflexion s’oriente ensuite vers le pouvoir législatif. Au fait, il revient à ce pouvoir de donner au peuple de pouvoir exercer comme il se doit sa souveraineté populaire. Force est de rappeler ici qu’au-delà de leur pouvoir de votants les lois, les parlementaires doivent s’inscrire dans le processus de combat contre l’analphabétisme politique. Dans ce sens, il faut qu’ils deviennent analystes, persuadeurs, policiers et restituteurs. D’où de nouvelles perspectives parlementaires.

Du verbe français parler  donnant naissance au mot parlement, le concept parlementaire désigne une personne qui discute avec d’autres des problèmes qui touchent au destin du peuple et y envisagent des pistes de solutions. Le parlementaire est pour ainsi dire celui qui apporte sa contribution aux problèmes sociaux, économiques, judiciaires et administratifs et politiques de son peuple. De ce fait, les joies et les peines, les espoirs et les incertitudes, les ententes et les déceptions de son terroir devraient le tenir à cœur. Il est, comme qui dirait, le porte-parole, mieux le porte-problème de son peuple. Une telle vision exige de lui une renonciation à sa fonction purement législative pour un pragmatisme  réaliste. D’où les fonctions ci-après :

1)       La fonction analytique

 

Les interventions du parlementaire procèdent ou mieux devraient procéder d’un examen de la situation qui prévaut au sein de son peuple. Il s’agit de voir  quels sont les problèmes, quelles en sont les causes et quelles sont les solutions les plus urgentes et les plus et les plus durables. Dès lors, devant l’analphabétisme populaire, les députés devraient se battre doublement : d’abord pour que le gouvernement inscrive dans son budget, la part de l’éducation civique et  électorale ; ensuite rentabiliser leurs vacances parlementaires pour des ateliers avec les forces vives en vue de maximiser la compréhension du jeu politique.

    2) La fonction persuasive

L’analyse de la situation propulse le parlementaire au cœur de l’espace parlementaire, à l’hémicycle du parlement.  En effet, il ne fait pas l’analyse par simple complaisance mais pour en rendre compte à qui de droit. De ce fait, le parlementaire s’avère être un homme de conviction, de détermination et de motivation en vue  d’un gain  de cause. Y parvenir suppose que ses interventions provoquent émotion et motion. De là ressort que son discours doit être non seulement concis et élégant mais aussi enraciné dans son contexte d’émergence. Le dire, c’est déjà soutenir que le parlementaire est un homme qui tient à cœur les problèmes de son peuple  participant pour ainsi dire avec permanence aux débats du parlement. Dès lors, peut-on imaginer un parlementaire étudiant par exemple ? On le pourrait si l’on se prenait pour aventurier. C’est tellement évident que l’on pèchera par  superficialité, la dispersion étant au rendez-vous. D’ailleurs la constitution congolaise dispose que le parlementaire congolais a l’obligation de participer avec son  corps, son cœur et son intelligence à toutes les activités organisées par son institution.  De fait, manquer à trois quart des activités correspond légalement à la perte du mandat[6].

 

2)       La fonction policière

 

L’intervention du parlementaire ayant provoqué l’adhésion, c'est-à-dire le vote d’une loi ou l’obtention d’un fond on passe sans détour à l’exécution du résultat de cette adhésion. L’on a vu, dans notre pays plusieurs lois votées, mais dont l’exécution n’a pas été efficace, faute de l’inactivisme des députés .Tel est le cas pour la loi sur la décentralisation et sur la le bras de fer entre les tenants de la rétrocession et de la retenue à la source des ressources provinciales pour ne citer que ces deux cas. Dieu seul sait pourquoi ces lois pourtant capitales pour une saine gestion de la RDC tardent à être mises en application. Tout ceci concourt à ce qu’il existe un fossé entre les politiciens et leurs électeurs. Simple fait du hasard ou calcul d’intérêt ? Nous y reviendrons.

 

3)       La fonction restitutive

 

Toutes les fonctions ci-haut évoquées impliquent que le parlementaire se sente lié à sa base comme par un contrat, lequel  l’oblige à informer le peuple sur l’avancement de la politique de la nation. Force est de décrier ici le fait que de parlementaires ne mettent pas au profit du peuple leur passage dans leurs terroirs. L’on ne sait que dire de leurs vacances parlementaires! Ils attendent juste de moments de propagande pour solliciter de leurs électeurs des voix pour leur réélection. Pourtant, à en croire José Mpundu[7], les vacances parlementaires sont destinées à favoriser les rencontres avec la base. Elles sont là pour maintenir un contact permanent entre électeurs et élus. De là, il  faut conclure à la nécessité d’une permanence parlementaire. Ce concept renvoie à la détermination d’un cadre de concertation où il s’enquiert des préoccupations de sa base. Dans ce sens, notre auteur voudrait que le parlementaire détermine un endroit de rencontre où le peuple peut le rencontre physiquement, téléphoniquement et sur le net.

 

C) L’Eglise

 

Dans le document, Notre rêve d’un Congo plus beau qu’avant, les Evêques de la RDC, posaient  comme préalable à l’émergence d’un Congo prospère, un grand rêve, une nouvelle vision et u grand souffle .Aussi disaient-ils, le peuple Congolais doit refonder son existence sur les valeurs vitales et s’ouvrir à la sève de l’évangile pour produire une nouvelle culture où règne l’amour des autres et de la patrie, la justice et la paix. A en croire ce document, l’émergence d’un Congo meilleur passe par la forge d’une nouvelle mentalité. Cette dernière découlerait de la mise sur pied de nouvelles structures sociales, de nouvelles institutions politiques et d’une gestion collective de la vie selon des principes différents de  ceux qui trahissent la nation. De ces valeurs, les évêques relèvent notamment le respect du bien commun et de la parole donnée, le sens de l’effort, l’amour du travail  et le patriotisme[8]. Cette affirmation est bien fondée. Mais quelle est la part de l’Eglise dans ce processus ?

 

Dans une situation pareille à celle de la RDC, l’Eglise ne peut adopter un autre comportement que celui d’être parti prenante au combat commun. Ses fonctions royale et prophétique l’y contrarient. Et les évêques congolais ont conscience d’une telle attitude. Voilà pourquoi, il écrivent : «  Ce dont il s’agit, c’est de penser l’ organisation, la gestion et l’administration de notre peuple et de la nation à partir de grandes valeurs spirituelles, éthiques et rationnelles, pour mettre l’homme au cœur des pratiques du pouvoir politique, de l’organisation socio-économique et de toutes les sphère de la vie. L’Eglise  s’engage, à travers un programme d’éducation civique à accompagner le peuple dans la construction de cette nouvelle culture des valeurs. Elle mobilisera pour cela les familles, les communautés ecclésiales vivantes, les écoles, les mouvements d’action catholiques, les médias »[9]

II ressort de ce fait que l’inspiration d’un programme est pour l’accompagnement de la démocratie congolaise est une urgence. Mais serait-il exagéré de conclure que cette idée est reste un vœu pieu ?  Tout ce passe comme si même les hommes chargés cette sensibilisation ne disposent pas de cet instrument. La question qui se pose ici est d’abord celle du contenu de ce document ; ensuite, celle des organes chargés de donner un contenu à ce programme et de l’atteinte effective de la cible ; enfin celle des dispositions à long et à court terme pour cette sensibilisation.

 Pour répondre à ce programme, nous pensons que des Commissions comme la CDJP pourraient répondre à l’élaboration d’un tel programme. Et pour atteindre la cible, l’Eglise pourraient d’une part, ménager un espace chaque dimanche pour parler de discernement en matière politique et, d’autre part, organiser régulièrement des ateliers sur les droits, les devoirs non seulement des citoyens mais aussi ceux de l’Etat, disant clairement les points où les  droits des uns et des autres sont lésés. D’aucuns diraient ici que cela  ne cadre pas avec la célébration de l’Eucharistie. Nous leur répondons avec Ela et Kabasele qu’elle est une mémoire  qui permet de rejoindre le dynamisme où Dieu nous rencontre dans l’histoire humaine et qu’une communauté eucharistique est une communauté où l’altérité n’est ni étouffée ni combattue mais reconnue et valorisée[10].

3.2. Combattre  la politique des vautours

De plus en plus, se confirme la vérité d’un fait : la politique est considérée par plus d’un comme un moyen pour se servir au lieu de servir. La pléthore du nombre de candidats aux législatives dernières en donne encore une preuve. On ne peut s’empêcher de le dire, tellement les faits sont criants. Sinon alors comment comprendre que des personnes accusées des malversations financières se voient juste déplacer de leur poste vers des postes parfois plus bénéfiques  sans  une quelconque sanction ? Rien ne l’expliquerait sinon une quelconque opération retour. Ce qui est dommage, c’est qu’un tel calcul va jusqu'à atteindre l’instance chargée d’assurer le contrôle et de servir de contre- poids à une telle déviation, le Parlement. En effet, ce qui nous pousse à une telle affirmation ce sont des faits. Un homme qui est assoiffé  de la vérité et qui accepte de regarder les faits tel qu’ils sont avec perspicacité nous donnera raison sur ceci : certaines lois sont taillées sur mesure. Cette mesure ce sont soit, les hommes au pouvoir soit ceux qui sont aujourd’hui au  Parlement. Nous sommes confortés dans notre affirmation par quelques lois : l’âge de la présidence, la suppression de la motion de défiance, les élections en un seul tour, le retard dans le vote des lois qui consacrent  l’effectivité de la décentralisation et plus récemment encore, le critère de la réquisition d’un diplôme de graduat pour se présenter aux législatives dans sa glose une expérience d’au moins cinq ans - entendu qu’un ancien parlementaire même sans ce graduat peut encore se présenter légitiment -  la renonciation même au vote de budget  du pour des émoluments. Dans tout cela, quel est l’intérêt  du peuple ? Ces exemples confortent l’affirmation des Evêques de la RDC qui déclarent que « la  source première de la plupart de nos problèmes et de nos échecs résident dans une vision pratique du pouvoir contraires aux idéaux de l’indépendance et des sociétés démocratiques. »[11] Cela, disent-ils, d’autant plus les responsabilités publiques, au lieu d’être au service du bien commun, sont comprises  et exercés dans la logique du partage où les alliances politiques et militaires détruisent le service de la loyauté au peuple[12].

3.3. Combattre la visée personnellement lucrative du leader politique

En dénonçant la contrariété des responsabilités des  politiques par rapport aux idéaux de la démocratie et de l’indépendance, les évêques ouvrent des perspectives de réflexion sur les raisons pour lesquels la démocratie congolaise se trouvent  en mal de positionnement. La question de fond est, à cet effet, la suivante : que vise l’homme politique congolais en postulant en politique. Cette question pose un problème de fond, celui de l’objectif politique.

 Dans les pays de vielle démocratie, les hommes politiques ne visent pas un intérêt personnel, sinon celui de l’honneur. L’on s’engage en politique non pas tant pour gagner de l’argent, devenir riche  mais plutôt pour  être honoré. Il en découle la déclaration préalable de tout l’avoir avant d’entrer en fonction et des audits en fin mandat. Ceci conforte une saine gestion des ressources étatiques et leur destination aux fins de la nation.

En RDC, le manque de cette déclaration conforte le scandale du détournement du denier public au bénéfice des intérêts privés. Tout se passe comme si les biens des citoyens devraient profiter aux hommes au pouvoir sans aucun compte à rendre au peuple. Ceci mène à la multiplication des frais à payer à l’Etat au par les entreprises, les hommes d’affaire et le petit peuple surexploité. Toutes les batteries sont mises en marche pour forger des terminologies qui changent chaque fois que le peuple se lasse en vue d’atteindre cet objectif. De plus, des organismes qui viennent souvent pour faciliter à l’Etat le service qu’il devrait rendre au peuple se trouvent découragés dans leur disponibilité. Ce qui est dommage et surprenant, c’est que, les cerveaux moteurs de ces circonstances  sont, pour la plupart des cas, des chrétiens, de quelque confession que ce soit. Hélas ! Où sont passés ces vibrants appels de l’Evangile : «  Tu n’exploiteras pas le pauvre » ; « tu ne molestas pas l’étranger » ; « Qui veut être grand parmi vous doit se faire le serviteur de tous. »? Alors devient plus pressante cette invitation des évêques congolais[13] qui relaient le synode pour l’Afrique,  en demandant aux chrétiens engagés dans la politique, soit de se convertir, soit de ou de quitter la scène politique pour ne pas nuire au peuple.

 

3.4. Combattre la justice à deux vitesses

La démocratie se vérifie dans un contexte où la justice est équitable pour tous. C’est cette conception qui se cristallise dans ce dicton devenu quasi populaire : Nul n’est au-dessus de la loi. Or que constate-t-on en RDC ? L’appareil judiciaire fonctionne à deux vitesses. D’une part, il ya les pauvres pour qui la justice est non seulement sévère pour des infractions légères, mais aussi injuste pour des faits dont ils sont victimes plutôt qu’auteurs. D’autre part, on n’est pas surpris de voir des riches pour qui la justice non seulement est large pour des faits accablants mais aussi en état de perpétuel acquittement pour des faits avérés. Tout se passe comme s’il faut commettre de grands délits pour se confirmer sur la scène publique  et en commettre de petits pour se voir dépouiller de tous les avantages de citoyen capable de se tromper ! Comme qui dirait, la justice s’achète ; les droits fondamentaux ne sont plus constitutifs mais se monnaient! Alors que faire ?

4.5. Libérer le pouvoir judiciaire

Le fait que les droits fondamentaux ne soient pas constitutifs n’est pas hasardeux. Il est conséquence du fait que  l’appareil judiciaire est à la remorque du pouvoir exécutif. La raison en est simple. D’abord la rémunération de cet appareil ne répond pas à une prévision budgétaire capable d’assurer une autonomie « subsistancielle » ni l’appareil lui-même ni aux magistrats. Comme qui dirait, sans moyens conséquents, on utilise les moyens de bord. Et quels moyens? On frappe à toutes les portes, même celle du diable auquel on est obligé d’obéir au lieu de dire le droit. Le droit devient pour ainsi dire droit de celui qui offre. Et s’il s’avère que celui qui offre donne les moyens au moment de ses intérêts, la conséquence n’est que déductible. Ensuite, les nominations aux magistratures tiennent compte des calculs, soit politiciens, soit géopolitiques, soit des alliances non pas populaires mais personnelles.

De ce qui précède, il ressort que la véritable démocratie émergera en RDC que du moment où la justice disposera légalement et effectivement  des moyens d’une autonomie financière à même de mettre sous la barre tout citoyen sans exception aucune.  Légalement parlant, il faut arriver à déterminer les conditions de nomination aux grandes magistratures et des moments où il n’est pas permis aux hommes au pouvoir de procéder à des remplacements.  Financièrement parlant, il faut donner aux magistrats les moyens de procéder à des campagnes de sensibilisation sur les infractions et les peines,  sur les cours et tribunaux, sur le droit public et privés, etc.  (A SUIVRE…)

Par Abbé Jean-Claude UBEGIU UNYUTHOWUN,

                                                       Vicaire paroissial de Luma

 

 

V.   CONNAITRE « CARITAS CHRISTI »

 

INTRODUCTION

 

Caritas Christi est un institut séculier d’approbation pontificale qui veut former et donner à l’Eglise, dans tous les milieux, des laïques contemplatives et apostoliques. Toute leur raison de vivre est donc de demeurer dans l’Amour de Dieu pour l’aimer et le faire aimer, là où il les a placées (Cf. Loi de vie, chap. 1, art.  1).

 

1.     Fondement canonique

 

Tour d’abord, il nous faut interroger le Droit canonique qui peut nous informer avec précision sur le concept « Institut séculier ». Selon le Droit de l’Eglise, un institut de vie consacrée est une famille spirituelle ou une forme de vie, érigée canoniquement par l’autorité compétente de l’Eglise. C’est une forme de vie stable par laquelle des fidèles, suivant le Christ de plus près, sous l’action de l’Esprit Saint, se donnent totalement à Dieu aimé par-dessus tout. Ils participent par le fait-même à la construction et à l’édification de l’Eglise, ainsi qu’à la réalisation de l’œuvre du salut du monde. Ils parviennent petit à petit à la perfection de la charité dans le service du Royaume de Dieu et, devenus signes lumineux dans l’Eglise, ils annoncent déjà la gloire céleste (Cf. canon 573, § 1).

 

Cette forme de vie, des fidèles l’assument librement, par des vœux ou d’autres liens sacrés selon les lois propres des instituts, en faisant profession des conseils évangéliques de chasteté, de pauvreté et d’obéissance et, par la charité à laquelle ceux-ci conduisent, ils sont unis de façon spéciale à l’Eglise et à son mystère (Cf. canon 573, § 2).

 

Il existe de très nombreux instituts de vie consacrée dans l’Eglise. Ils sont tous munis de dons différents selon la grâce qui leur a été donnée. En effet, ils suivent de plus près le Christ priant, ou annonçant le Royaume de Dieu, ou faisant du bien parmi les hommes, ou vivant avec eux dans le monde, mais accomplissant toujours la volonté du Père (Canon 577).

 

Le Code de Droit canonique distingue deux formes d’Instituts de vie consacrée : Institut clérical et Institut laïque.

  1. Un Institut clérical est celui qui, en raison du but ou du propos visé par le fondateur, ou en vertu d’une tradition légitime, gouverné par des clercs, assume l’exercice d’un ordre sacré et est reconnu tel par l’autorité de l’Eglise (Cf. canon 588, § 2).
  2. Un Institut laïque, par contre, est celui qui, reconnu tel par l’autorité de l’Eglise, a, en vertu de sa nature, de son caractère et de son but, une fonction propre déterminée par le fondateur ou sa tradition légitime, qui n’implique pas l’exercice d’un ordre sacré (Cf. canon 588, § 3).

 

Peut être admis dans un institut de vie consacrée, tout catholique animé de l’intention droite, qui possède les qualités requises par le droit universel et le droit propre, et qui n’est retenu par aucun empêchement. Et nul ne peut être admis sans une préparation convenable (Cf. canon 597).

 

La manière d’observer les conseils évangéliques de chasteté, de pauvreté et d’obéissance sera définie dans la constitution de chaque institut, en tenant compte de son caractère et de ses fins propres, mais aussi selon le genre de vie. De même, tous les membres doivent non seulement observer fidèlement et intégralement les conseils évangéliques, mais aussi régler leur vie suivant le droit propre de l’institut et tendre ainsi à la perfection de leur état.

 

2.     De la Caritas Christi

 

2.1.   Historique

 

Caritas Christi est un Institut de vie consacrée fondé en 1937 en France sous l’inspiration d’une dame française, Juliette MOLAND, avec l’encadrement du Révérend Père Marie PERRIN, prêtre dominicain.

 

Voici brièvement les étapes essentielles dans la création de ce qui est devenu aujourd’hui Caritas Christi.

  • Ø Le 04 août 1937 : Dix premières femmes ont fait leur offrande au cœur de Jésus pour que Dieu suscite dans le monde entier des laïques totalement données pour le règne de son amour dans l’Eglise et dans le monde.
  • Ø Le 16 juin 1939 : Premières donations des dix premières devant l’Evêque de Marseille, « selon l’idéal de l’Union missionnaire laïque des petites sœurs de sainte Catherine de Sienne ».
  • Ø Pentecôte 1944 : Approbation des Constitutions de l’Union Missionnaire, devenue « Union de Caritas Christi » par l’Evêque de Marseille qui autorise leur publication.
  • Ø Le 06 décembre 1950 : L’Union Caritas Christi devient « Institut séculier de droit diocésain ».
  • Ø Le 19 mars 1955 : Par le Décret de la Sacrée Congrégation des Religieux, l’Union Caritas Christi est érigée « Institut séculier d’approbation pontificale » (et donc de droit pontifical).
  • Ø Le 19 septembre 1979 : la Sacrée Congrégation des Religieux et des Instituts séculiers approuve les Constitutions renouvelées de Caritas Christi.

 

Aujourd’hui, Caritas Christi est une opportunité donnée pour tous les fidèles catholiques qui veulent consacrer leur vie à Dieu en demeurant laïques et en rayonnant dans les milieux où la providence les a placées.

 

Caritas Christi se retrouve actuellement dans 38 pays à travers le monde répartis  dans les cinq continents. En Afrique, on retrouve ses membres dans 12 pays dont la République Démocratique du Congo.

 

Dans le Diocèse de Mahagi-Nioka (RDC), la première fille qui a consacré sa vie dans cet Institut est Bernadette ANGARAZIA de la Paroisse d’Aru. Dans la suite Marthe UWACI fera la même expérience dans le Diocèse de Bunia en la paroisse de Mungbwalu. De nos jours, on peut rencontrer les membres de Caritas Christi dans plusieurs paroisses des Diocèses de Mahagi-Nioka et de Bunia, notamment à Aru, Logo, Luma, Nyarambe, Mahagi, Bunia, Mungbwalu, Fataki, Bambu.

 

Un événement de taille, ce fut l’installation du Conseil National de Caritas Christi Congo, lors de la Retraite-Formation du 9 au 15 avril 2012 à Ugonjo (Centre pastoral de Mahagi-Nioka). Désormais donc, les Diocèse de Mahagi-Nioka et de Bunia représentent valablement la RDC, sous la supervision de l’Assistante CORDELIA du Nigéria, membre du Conseil général, chargée du Congo.

 

2.2.   Vocation de Caritas Christi

 

Caritas Christi admet comme membres des femmes laïques (célibataires et veuves) décidées à vivre, dans un esprit contemplatif et apostolique, une donation totale pour Dieu et pour son Eglise. Tout baptisé est appelé à la sainteté et peut la vivre dans sa vie laïque : « Soyez parfait comme votre Père céleste est parfait ». Dans Caritas Christi on accepte la demande des catholiques âgées de 20 à 40 ans. On veille de manière particulière à ce que celles qui demandent d’entrer dans Caritas Christi aient la capacité d’acquérir la maturité humaine et chrétienne requise pour vivre cette vocation. Chaque membre,  par sa vie laïque, sa vie ordinaire, doit vivre le charisme, c’est-à-dire, demeurer dans l’Amour de Dieu pour l’aimer et le faire aimer dans son milieu providentiel, différent pour chacune (c’est-à-dire là où Dieu nous a placées).

 

A l’instar de certains personnages de la Bible comme Jean-Baptiste, Marie Madeleine, etc. qui ont vécu dans leur milieu, les membres de Caritas Christi restent dans leurs milieux de vie. Ainsi donc, par notre vie ordinaire donnée à Dieu, nous pouvons être de veilleurs, des éclaireurs, des femmes providentielles sur la route de l’amour. En vivant ainsi, nous essayerons de transformer le monde de l’intérieur, d’être le sel de la terre, le levain dans la pâte.

 

2.3.   Spiritualité de Caritas Christi

 

Les membres de Caritas Christi se savent appelés, de façon particulière, à vivre dans le secret de Dieu qui est Père, Fils et Esprit. Dieu qui demeure en nous, nous appelle à demeurer en lui ; Jésus Christ, le Fils bien-aimé, vit toujours dans l’intimité de son Père. Il a prié pour que nous aussi nous soyons avec lui, cachées en Dieu. Et par l’Esprit, il nous introduit dans le secret du Père où tout est don gratuit, connaissance, amour mutuel.

 

Cet appel à vivre sous le regard du Père qui voit dans le secret est adressé à tous les baptisés. Mais il constitue une caractéristique fondamentale de la vocation au sein de Caritas Christi. C’est ainsi que Dieu nous garde et nous transforme ; c’est le chemin intérieur par lequel il nous conduit à l’union d’amour avec lui et au don de nous-mêmes pour son Eglise et pour le monde.

 

Cette vie cachée en lui nous apprend :

  • Ø A plaire à Dieu en tout, en ne cherchant que son regard sur nous ;
  • Ø A laisser l’Esprit Saint purifier notre cœur, nous convertir et nous conduire ;
  • Ø A mourir en nous-mêmes pour vivre en nous le Christ ;
  • Ø A nous faire toute à tous pour crier son amour à tout l’univers ;

 

C’est l’Evangile qui nous enseigne comment entrer dans cette vie.

 

Tout ce qui constitue notre existence quotidienne, tout aspect de notre vocation, nous le vivons constamment à la lumière de cette grâce fondamentale de Caritas Christi qui nous est donnée pour faire de notre vie un vrai cheminement vers la perfection contemplative et apostolique de l’amour. Pour nous, il s’agit de rendre le Christ présent en nous appropriant son propre sentiment, en gardant une vue constamment centrée sur le Père et sur le service du Royaume. Jésus lui-même a mené une vie cachée à Nazareth, dans le silence, le travail, la prière et l’amour (Mt 6, 7ss). Notre vie grandit et se développe sous le regard de Dieu, sans signes extérieurs particuliers et apparents, avec les autres et parmi eux. En vivant ainsi, nous sommes témoins d’un Dieu qui chemine avec les hommes, un Dieu qui affronte les risques et les difficultés de la vie (Cf. les controverses, la passion, la mort, la crucifixion de Jésus, etc.).

 

Juliette MOLAND, en fondant Caritas Christi, s’est inspiré de la vie de Sainte Catherine de Sienne, qui voulait au départ se retirer du monde pour avoir plus de temps avec le Seigneur pour prier, mais le Seigneur lui dit : « Fais-toi dans l’âme une cellule d’où tu ne sortiras jamais ». Catherine a obéi et a fait dans l’âme cette cellule tout en continuant de vivre dans le monde. Elle a agi sur la vie du monde et des hommes.

 

La vie sous le regard du Père qui nous voit dans le secret doit creuser en nous le silence et la prière qui nous rendent attentifs aux impulsions de l’Esprit Saint : Caritas Christi ou la Charité du Christ nous presse. Nous sommes appelés à une intimité contemplative au cœur même du monde. Cette intimité avec Dieu, nous la développons en restant fidèles à la prière, à la lectio divina et à la méditation quotidienne de la Parole de Dieu.

 

CONCLUSION

 

Caritas Christi est un Institut séculier de vie consacrée, fondé par Juliette MOLAND, pour les femmes qu’il admet à l’âge de 20 à 40 ans. L’admission ou le recrutement se fait dans le monde des célibataires ou des veuves, appelées à faire, après une étape de formation, la promesse des conseils évangéliques de chasteté, de charité et d’obéissance. Quant aux mariés, aux célibataires hommes et aux personnes plus âgées, Caritas Christi les admet comme Associés, soumis non à la Loi de vie, mais à la Charte des Associés. Voilà une opportunité pour nourrir votre vocation chrétienne.

 

 

 

 

 

 

VI.       NOUVELLES DIOCESAINES

 

1.   De l’érection de la Quasi-Paroisse Ste-Josephine Bakhita d’Akonjkani

 

Dimanche 4 mars 2012, le 2e du Carême, est la date à laquelle S.E. Mgr Sosthène AYILULI a délégué l’Abbé Faustin AGENOCAN Bithum, Chancelier, pour rendre public le Décret portant érection de la Quasi-Paroisse d’Akonjkani, décret qu’il a donné de Mahagi, le 25 février 2012  et qui est entré en vigueur le 25 mars 2012. Voici ledit décret :

 

 

1.        DECRET D’ERECTION DE LA QUASI-PAROISSE D’AKONJKANI

Nous, Mgr Sosthène AYIKULI ADJUWA, Evêque du Diocèse de Mahagi-Nioka,

En vue de promouvoir la pastorale de proximité pour nourrir régulièrement le peuple chrétien de la Parole et des sacrements,

Après avoir entendu à cet effet le conseil presbytéral le 20 septembre 2011, en vertu du canon 515, § 2,

ERIGEONS EN QUASI-PAROISSE D’AKONJKANI

La communauté des fidèles faisant partie des secteurs d’AKONJKANI, AJAGI, ULENG’O et des chapelles de JUPANYOLITHO, ANYIKO, GOLONI, WECU et MONGA, démembrées de la Paroisse Notre-Dame de Lourdes de Mahagi ainsi que de la chapelle de POGI, démembrée de la Paroisse Marie Auxiliatrice de Nyarambe.

La confions au Révérend Abbé Paul-Ermite UYERGIU comme son pasteur propre (canon 516, § 1) pour une durée laissée à notre discrétion.

Décidons que ce décret soit rendu public le 4 mars 2012, second Dimanche de Carême, et qu’il entre en vigueur le 25 mars 2012, Fête de l’Annonciation du Seigneur.

Suivront les dispositions pour l’application concrète de ce décret.

Donné à Mahagi, au vingt-cinquième jour du mois de février, Année du Seigneur deux mille douze, année de mon épiscopat, la deuxième.

 

Par mandement du Chancelier,                   Mgr Sosthène AYIKULI ADJUWA

Abbé Faustin AGENOCAN                        Evêque du Diocèse de Mahagi-Nioka

 

 

 

 

2.        DISPOSITIONS  PORTANT  APPLICATION  DU  DECRET  PORTANT  ERECTION  DE  LA QUASI-PAROISSE D’AKONJKANI

Nous, Mgr Sosthène AYIKULI, par la grâce de Dieu et par la bienveillance du Siège Apostolique, Evêque du Diocèse de Mahagi-Nioka ;

A nos fils bien-aimés, Abbé Sylvain Urombi, curé de la Paroisse Notre-Dame de Logo ; Abbé Henri-Guillaume UWEKMENI, curé de la Paroisse Notre-Dame de Lourdes ; Abbé Patrice KAYEROMBE, curé de la Paroisse Marie Auxiliatrice de Nyarambe et Abbé Paul-Ermite UYERGIU, chargé de la Quasi-Paroisse d’Akonjkani et à tous ceux qui liront ces présentes dispositions, salut et bénédiction en le Seigneur ;

Vu le décret du 25 mars 2012, portant érection de la quasi-paroisse d’Akojkani ;

Vu la nécessité de clarifier certaines situations ;

En vertu de notre pouvoir ordinaire, propre et immédiat (cf. canon 381, §1) ;

DISPOSONS

 

I.        Du titulaire et de la délimitation

Article 1 : La quasi-paroisse d’Akonjkani est confiée à la protection et au patronage de Sainte Joséphine Bakhita. D’où elle s’appellera « Quasi-paroisse Sainte Joséphine Bakhita ». Les fidèles sont invités à célébrer cette fête patronale  le 08 février de chaque année.

Article 2 : Le territoire de la quasi-paroisse Ste Joséphine Bakhita d’Akonjkani est délimité  au  Nord par la rivière Lida et son affluent à l’Est de la chapelle Tangala ; à l’Est il est délimité par la rivière Kakoy,  par la rivière Awo et ses affluents Lida et Atoda, par l’axe reliant  les sommets d’Uu, Lii, Lelo, Duru et Soo puis se poursuit par la rivière Klubu ; au Sud il est délimité par la rivière Kuda et son affluent Yakpadjo et par Alakpa son affluent, par la concession de Mr Buna ; cette délimitation se poursuit en ligne presque droite sur la rivière Loda et enfin à l’Ouest il est délimité par la rivière Loda, et de là la limite vise les pierres et le fucus faisant les limites entre les chefferies des Djukoth et des Ang’al rejoignant le ruisseau Gbeki, la rivière Suu pour se déployer vers le pont de la rivière Awo,  en suivant la limite administrative entre les chefferies des  Ang’al et des Djukoth jusqu’au sommet de montagne Kaa et en allant de l’Ouest à l’Est, par la limite administrative des chefferies des Ang’al et des War-Palara. De la rivière Kwete, elle vise le bord oriental du terrain de foot-ball des Bilima à Anyiko et rejoint l’affluent de Lida.

Article 3 : Des conflits qui naîtraient de cette délimitation seront étudiés et tranchés dans l’amiable en collaboration avec les curés des paroisses concernées et  la population concernée, après avoir entendu l’Evêque diocésain.

 

II.     Du statut juridique de la quasi-paroisse

Article 4 : La quasi-paroisse Ste Joséphine Bakhita est équiparée à une paroisse, hormis les exceptions portées par le droit universel et par ces prédispositions (cf. canon 516, §1).

Article 5 : La quasi-paroisse Ste Joséphine Bakhita étant équiparée à une paroisse, jouit de la personnalité juridique lui permettant d’agir, d’acquérir, d’administrer et d’aliéner les biens temporels.

Article 6 : La quasi-paroisse Ste Joséphine Bakhita a une juste autonomie vis-à-vis de la paroisse-mère dont elle dépend encore.

 

III.        De la charge pastorale du chargé de la quasi-paroisse

Article 6 : Il est équiparé au curé et par le fait même, Il a la charge de la communauté qui lui est confiée, afin d’accomplir pour cette communauté les fonctions d’enseigner, de sanctifier et de gouverner avec la collaboration d’un prêtre - dans la mesure du possible - et avec l’aide apportée par des laïcs, selon le droit (cf. canon 519).

Article 7 : Pour collaborer dans sa charge pastorale, il doit constituer un conseil pastoral, équiparé au conseil paroissial de pastorale, conseil pour les affaires économiques.

Article 8 : Les mouvements d’action catholique existants seront redynamisés et d’autres qui n’existent pas seront introduits selon les besoins.

 

IV.        De la collaboration et de l’articulation des compétences

Article 9 : Le chargé de la quasi-paroisse gardera une juste autonomie avec le curé de la paroisse-mère et une collaboration avec ceux des paroisses démembrées.

Article 10 : La programmation des visites des chapelles pendant les temps forts se fera de manière que les prêtres de la paroisse-mère et ceux de la  quasi-paroisse le fassent indistinctement jusqu’à l’érection de la quasi-paroisse en paroisse.

Article 11 : Les sacrements célébrés sur le territoire de la quasi-paroisse seront inscrits, selon le cas, ou dans la paroisse-mère ou dans les paroisses démembrées jusqu’à ce que la quasi-paroisse dispose d’un bureau équipé en tables-bureaux, en armoires, en fichiers, et en registres, et capable d’abriter les nécessaires à cet effet. Les frais d’administration seront assumés par les paroisses concernées comme contribution à la croissance de la nouvelle entité.

Article 12 : La paroisse-mère accompagnera - dans la mesure du possible -  en ressources humaines et matérielles la nouvelle structure qui provient d’elle.

 

V.           De l’administration des biens temporels

Article 13 : La quasi-paroisse doit ouvrir un compte à l’Economat diocésain, lequel sera alimenté comme le font les paroisses.

Article 14 : La quasi-paroisse est soumise à toutes les quêtes obligatoires à verser à l’Economat diocésain.

Article 15 : La quasi-paroisse versera à l’Economat diocésain 20 % des dîmes et gardera les 80 % pour s’équiper jusqu’à son érection en paroisse.

  1. VI.        Des conditions à remplir

Article 16 : La quasi-paroisse doit remplir les conditions d’aménager ou de construire une église digne de ce nom, construire le bureau paroissial garni de matériels appropriés, sécuriser et protéger la parcelle des instruments juridiques.

Article 17 : Sont abrogées les dispositions antérieures contraires à ces présentes dispositions.

Donné à Mahagi, au Dimanche de la Résurrection, le huitième jour du mois d’Avril, Année du Seigneur deux mille douze, année de notre épiscopat,  la deuxième.

Par mandement du Chancelier                      Mgr Sosthène AYIKULI

Abbé Faustin AGENOCAN                            Evêque de Mahagi-Nioka     

                                                                                                       

 

2.   Du jubilé d’or de la Paroisse de Biringi

 

18 septembre 1961 – 18 septembre 2011, exactement 50 ans, depuis que la Paroisse Sainte Mère de Miséricorde de Biringi existe. Ce cinquantenaire a été commémoré avec faste mercredi, le 14 mars 2012, date anniversaire de la mort du Bienheureux Jacques CUSMANO, fondateur de la Congrégation des Missionnaires Serviteurs des Pauvres,  la Paroisse de Biringi étant desservie par ces derniers, parmi lesquels le Révérend Père Sanfilippo PROSPERO, premier curé et premier missionnaire serviteur des Pauvres à venir au Vicariat du Lac Albert de Mgr Matthysen.

 

50 ans après, la Paroisse de Biringi avec une population totale estimée à 31.387 personnes compte 22.631 baptisés catholiques ; avec une division sectorielle de 4 secteurs organisés en 47 chapelles.  Elle a une école maternelle, 27 écoles primaires et 4 écoles secondaires. Sur le plan de la santé, il y existe 8 Postes de santé, 7 Centres de santé et un Hôpital Général de Référence dédié au Martyr Bienheureux François Spoto de la Congrégation des Serviteurs des Pauvres, lequel martyr a versé son sang sur le sol de Biringi.

 

Durant ces années, la Paroisse de Biringi a donné à l’Eglise 9 prêtres sdp, 2 prêtres diocésains, 2 frères sdp, 2 sœurs de l’Instruction chrétienne, une sœur canossienne et 6 sœurs servantes des Pauvres dont la Révérende Sœur Anuarite RUKU WAYO sp, qui a émis ses vœux perpétuels en compagnie de la Révérende Sœur Christine KAPINGA sp, en cette date jubilaire du 14 mars 2012 à Biringi.

 

 

 

 3.   Des ordinations diaconale et presbytérale à Nioka

Jeudi 22 mars 2012, jour tant attendu pour Diacre Clément BUJO et Frère George KABULI pour qu’ils deviennent respectivement prêtre et diacre dans l’ordre des Grands Carmes. L’ordination conférée par S.E. Mgr Sosthène AYIKULI, Evêque de Mahagi-Nioka, a eu lieu à la Paroisse Christ Roi de Nioka. Et pour la première fois, la chrétienté venue à cette grande célébration s’est réjouie d’entendre leur pasteur prononcer son homélie en kiswahili.  La date de cette célébration a été choisie à dessein, la faisant coïncidée exactement avec les 25 ans des vœux perpétuels du Père Nestor NDJANGO LOE et du Frère Gaston SAFARI KINGI, vœux qu’ils ont émis le 22 mars 1987.

 

4.   De la Grotte du Centenaire

Jeudi 29 mars 2012 à 11h24’ heures de Nyarambe, S.E. Mgr Sosthène AYIKULI posa la première pierre de construction de la Grotte du Centenaire à Gira dans la Paroisse de Nyarambe. Gira devient ainsi un site mémorable pour avoir accueilli en  premier lieu  les missionnaires P. LAANNE, P. CONINX et FR. CORNEILLE, fondateurs de la Paroisse centenaire de Nyarambe. Construire une Grotte à Notre-Dame d’Afrique patronne de la Congrégation à laquelle appartiennent ces pionniers rappelle ces missionnaires qui ont conçu leur plan pastoral étant dans ce village, mais surtout l’Evangile et les Sacrements qu’ils nous ont apportés et que nous tâchons maintenant d’approfondir. 

 

 

5.   De la nouvelle paroisse Bienheureux- Isidore Bakanja de Sarasara

 

 

1.        DESCRIPTION

 

L’érection canonique de la Paroisse Bienheureux-Isidore BAKANJA de Sarasara a été précédée par l’évangélisation organisée par l’aumônerie de Renouveau Charismatique catholique sur le thème principal : « REPARTIR DU CHRIST, UNIQUE SAUVEUR ». Elle s’est déroulée du 11 au 14 avril 2012.

Le coucher du soleil du 13 avril 2012 a coïncidé avec l’arrivée de S.E. Mgr Sosthène AYIKULI, Evêque du diocèse de Mahagi-Nioka. Un accueil très chaleureux lui a été réservé au rond-point de Sarasara où flamboie l’effigie du Bienheureux Isidore Bakanja.

Avec des pas de danses et de chants, l’Evêque a été reçu à la porte de l’église par le chargé de la Quasi-Paroisse, Abbé Emmanuel WATHUM, portant dans ses mains un crucifix que l’Evêque a baisé avant qu’il ne salue ses presbytres de Sarasara. Ensuite, ils sont entrés ensemble dans l’église pour un petit moment de recueillement devant le Saint Sacrement.

De là, l’Evêque a été conduit au podium pour saluer les chrétiens et les bénir. Immédiatement après cette bénédiction, l’Evêque est allé au presbytère et l’aumônier diocésain du RCC, l’Abbé Christophe ALILE qu’assistait l’Abbé Jean-Claude UBEGIU ont enchaîné avec l’ouverture de la messe vespérale.

En date du 14 avril 2012, l’Evêque a célébré l’Eucharistie au cours de laquelle il a confirmé 277 chrétiens et a béni le mariage du couple de l’Infirmier Titulaire du Centre de Santé de Référence AITA KWE de Sarasara. Dès 17h00, c’était la veillée de prière et la bénédiction du podium. L’adoration était selon la méthode de Sainte Marguerite Marie Alacoque, à savoir « rester une heure devant le Saint Sacrement sans rien dire ».

Le 15 avril 2012, c’était le « j » tant attendu, 84 ans durant. La joie immense rayonnait aux visages de tous les chrétiens de Sarasara et de ceux venus de Laybo, Biringi, Utru, Ariwara, Aru, Ayiforo, Essebi, Aba, Luma, Luga, etc. La messe a été célébrée conformément au calendrier liturgique prévoyant en ce jour le 2è dimanche de Pâques, Dimanche de la Miséricorde divine. C’est au cours de cette messe qu’a été rendu public le décret d’érection de la nouvelle paroisse (retrouvez intégralement au point deux de cette rubrique). Lequel décret de l’Evêque a été lu par le Chancelier, Abbé Faustin AGENOCAN Bithum, directement après l’homélie. Cette publication a été entendue toute-oreille et avec joie. Le Chancelier a enchaîné avec la publication du décret de l’Evêque Sosthène nommant le premier curé de la nouvelle paroisse. Après cette lecture du décret de la nomination, l’Abbé Emmanuel WATHUM, nommé à cette charge, a été installé canoniquement au cours de cette messe. Cette installation a consisté dans le renouvellement de ses engagements sacerdotaux devant l’Evêque et le peuple de Dieu, sa profession de foi, sa prestation de serment de fidélité. Après ce rite, l’Evêque lui a remis les clés de l’église paroissiale. S’en est suivi alors le baiser de paix de l’Evêque et des autres prêtres, mais aussi de quelques fidèles de Sarasara pour féliciter et accueillir le premier curé de la nouvelle paroisse.

En ce jour de grâce, l’atmosphère céleste planait sur Sarasara durant la célébration eucharistique : ni chaud ni froid. A peine la messe finie, qu’une pluie fine peu abondante était tombée sur Sarasara en signe de bénédiction divine ; cela pendant le repas festif et fraternel.

Sarasara devenue paroisse a 34 chapelles regroupées en 6 secteurs (Sarasara, Dhuadhau, Ovisoni, Kolodo, Azumba et Meyo). Elle est issue de la division de la Paroisse Sacré-Cœur d’Essebi. Bornée au nord par la paroisse Saint-Joseph de Laybo, au sud par la paroisse Notre-Dame du Bon Conseil de Luma, à l’est par la paroisse Sacré-Cœur d’Essebi, à l’ouest par la paroisse Notre-Dame de Miséricorde de Biringi. Et conformément au canon 515, § 1, l’Abbé Emmanuel WATHUM est son premier pasteur propre.

A la messe matinale du 16 avril 2012, S.E. Mgr l’Evêque a procédé à la bénédiction du nouvel autel de l’église de Sarasara, et s’en est allé pour Biringi en tournée de confirmation 2012 qu’il clôturera seulement le 5 juin 2012 en la paroisse Marie Auxiliatrice de Nyarambe.

Que Dieu soit loué pour ses multiples grâces et merveilles ! Que le Bienheureux Patron de Sarasara, Isidoro Bakanja prie et intercède pour la nouvelle paroisse ! Que vive la Paroisse Bienheureux Isidore Bakanja de Sarasara ! Que vive le Diocèse de Mahagi-Nioka !

 

 

2.        DECRET  PORTANT  ERECTION  DE  LA  PAROISSE  BIENHEUREUX  ISIDORE      BAKANJA  DE  SARASARA

 

                                                                                       Réf. A.9/4/050/ 2012

 

Nous, Mgr Sosthène AYIKULI ADJUWA, par la grâce de Dieu et la bienveillance du Siège Apostolique, Evêque de Mahagi-Nioka ;

Aux chers fils et filles,  fidèles de la quasi-paroisse de Sarasara, et à vous tous qui lirez le présent décret, salut et bénédiction dans le Seigneur ;

Vu le décret de Mgr Marcel Utembi,  du 14 septembre 2008 portant l’érection de ce territoire en quasi-paroisse de Sarasara pour favoriser le soin efficace des âmes  et l’exercice de la charge pastorale (C.D. 32) ;

Vu l’avis favorable du conseil presbytéral en date du 20 septembre  2011 en vertu du canon 515, §2;

Vu l’existence des infrastructures favorisant le bon fonctionnement de la Paroisse;

Vu la protection - par des instruments juridiques - de l’espace nécessaire pour l’implantation d’autres œuvres ecclésiales et sociales ;

En vertu de notre pouvoir ordinaire, propre et immédiat (cf. canons 515, §2 ; 381, § 1 ; 157) ;

DECRETONS

Article 1 : Est érigé en Paroisse le jadis territoire de la quasi-paroisse du même nom.

Article 2 : Elle est confiée à la protection du  Bienheureux  Isidore Bakanja. Elle s’appellera Paroisse Bienheureux-Isidore Bakanja de SARASARA. La Paroisse célébrera le 12 août  de chaque année sa fête patronale.

Article 3 : Son territoire de 920 km2, issu de la division de la Paroisse Sacré-Cœur d’Essebi, borné au Nord par la Paroisse Saint-Joseph de Laybo ; au Sud par la Paroisse Notre-Dame du Bon Conseil de Luma ; à l’Est par la Paroisse Sacré-Cœur d’Essebi ; à l’Ouest par la Paroisse Notre-Dame de Miséricorde de Biringi, couvre les secteurs de Sarasara, Dhuadhau, Ovisoni, Kolodo, Azumba et Meyo.

Article 4 : Ayant sa personnalité juridique, elle est sujet des doits et obligations.

Article 5 : Toutes modifications du territoire actuel feront l’objet de discussion de toutes les parties concernées après avoir consulté l’Evêque diocésain.

Article 6 : Ce décret entre en vigueur ce 15 avril 2012, Dimanche de la Miséricorde Divine.

Article 7 : Sont abrogées toutes les dispositions antérieures contraires au présent décret.

 

Donné à Mahagi, au Dimanche de la Résurrection, le huitième jour du mois d’Avril 2012, année de notre épiscopat, la deuxième.

 

Par mandement du Chancelier                                      Mgr Sosthène AYIKULI

Abbé Faustin AGENOCAN                                      Evêque de Mahagi-Nioka

 

  

 

 

 

 

 IN MEMORIAM

ABBE ILDEPHONSE ANGUYO BURO

  1. 1.        Naissance et enfance

 

Monsieur l’Abbé Ildéphonse ANGUYO Buro est né à Arara le 24 avril 1956. Son Père s’appelle Bhua Buro, et sa mère, Angomaro. Il est baptisé à Essebi, le 29 avril 1956 sous le numéro 20243 et confirmé à Aru, le 26 mai 1971 sous le numéro 3084.

 

  1. 2.        Etudes

 

Monsieur l’Abbé Idelphonse Anguyo a fait ses études primaires à Aru et les études secondaires au Petit Séminaire de Vida.

 

  1. 3.        Formation sacerdotale

 

Le jeune Anguyo a senti la vocation de servir le Christ comme prêtre et s’est résolu d’écrire à son évêque pour lui demander d’être admis parmi les grands séminaristes de Mahagi-Nioka. Il fut alors inscrit au Grand Séminaire de Philosophie à Kisangani où il étudia de 1977 à 1980. Il rejoignit par la suite le Grand Séminaire de Théologie Saint-Cyprien de Bunia à Fataki, de 1980-1984.

 

  1. 4.        Ministères et ordre

 

Il fut institué lecteur à Fataki, en 1981, acolyte également à Fataki, le 2 décembre 1982. Il fut ordonné diacre à Mahagi, le 15 août 1983 et prêtre à Mahagi, le 29 juin 1984 par l’imposition des mains et la prière de S.E. Mgr A.-M. RUNIGA, d’heure mémoire.

 

  1. 5.        Exercice du ministère sacerdotal

 

Monsieur l’Abbé Ildéphonse a exercé le ministère sacerdotal dans les paroisses et service diocésain suivants :

  • Ø Luga (vicaire) 1984-1985 ; curé : 1985-1988.
  • Ø Nioka : 15/09/1988-09/1989.
  • Ø Mahagi : (vice-économe) : 15/09/1989-19/08/1993.
  • Ø Djalusene (vicaire) : 19/09/1993-01/1994 ; curé 01/1994-13/07/1994.
  • Ø Retraite à Jérusalem : 09/1994-12/1994.
  • Ø Ariwara (vicaire) : 01/1995.
  • Ø Essebi (vicaire) : 01/09/1993-30/09/1996 ; curé : 30/09/1996-14/10/1998.
  • Ø Ovoa : 14/10/1998, puis se disponibilise pour rendre service à la paroisse de Biringi jusqu’au 25/10/1999.
  • Ø Luma (vicaire) : 25/10/1999-15/08/2000 ; curé : 15/08/2000-
  • Ø Utru (vicaire) : jusqu’au 10/08/2005 ; curé : 10/08/2005-06/08/2010.
  • Ø Aru(Directeur du Centre diocésain) : 06/08/2010-21/05/2011.

 

  1. 6.        Maladie et mort

 

L’Abbé Ildéphonse a souffert durant plusieurs mois, mais surtout à partir de fin de l’année 2010. Sa dent extraite n’a fait que révéler et déclencher ce qui était alors caché, le cancer de la mâchoire pour laquelle il a été soigné dans plusieurs hôpitaux (Aru, Arua, Kampala). Mais la maladie ne pouvait pas guérir. C’est cette maladie qui l’a emporté le 21 mai 2011 à 15h00. Monsieur l’Abbé venait à peine d’accomplir ses 55 ans d’âge dont près de 27 au service de l’Eglise comme prêtre. Qu’il repose en paix.

 

  1. 7.        Témoignage

Abbé Ildéphonse était un prêtre très disponible, épanoui dans sa vie de prêtre, très social, très ouvert, accueillant, serviable, simple, compatissant, endurant, courageux, très engagé dans le service lui confié. Il a accepté sa souffrance dans la foi. Nul ne pouvait remarquer qu’il souffrait atrocement car il voulait toujours rester et faire de petites blagues avec ceux qui venaient lui rendre visite. Que brille à tes yeux la lumière sans déclin !

 

Harmonisation du Secrétariat diocésain

 

 

 

 

 

 

 

 

        RAPPEL DES DATES IMPORTANTES

 

  • 11 juillet 2012 : Célébration du cinquantenaire du Diocèse de Mahagi-Nioka ; Jubilé d’or du Père Jésus JIMENO ; Jubilé d’argent des Abbés Athanase BHAYO et Christophe ALILE à Mahagi
  • 10 août 2012 : Ordinations sacerdotale et diaconale à Akonjkani
  • 12 août 2012 : Ordination sacerdotale à Sabu
  • 19 août 2012 : Ordinations sacerdotales à Essebi
  • 24 août 2012 : Jubilé de diamant des Sœurs Servantes de Jésus à Bunia
  • 24 octobre 2012 : Clôture du Jubilé d’argent du RCC à Aru
  • 11 décembre 2012 : Début de l’évangélisation en vue de l’ouverture du Centenaire de l’Evangélisation prévue le 15 décembre 2012 à Nyarambe.

 

 

 



[1] Cet article est tiré de la brochure intitulée « Daudi Lyenga » en train d’être réalisée par son auteur AMULA JAL’UBINYO Ernest, en prévision du centenaire de la Paroisse de Nyarambe au 15 décembre 2012, et du fait même du centenaire de l’évangélisation du Diocèse de Mahagi-Nioka.

[2] A. REY (dir.), Le Robert micro. Dictionnaire d’apprentissage de la langue française, Paris1995, p.341/2.

[3] Cf. A.C.E.A.C, Afrique, lève-toi, prends ton grabat et marche, n.7-8.

 [4]Cf. F.BANGA, Quelle éthique pour les acteurs des médias aujourd’hui ? Baobab, Kinshasa2004, p.29-30.

[5] F. BANGA, Evangéliser à l’ère des médias : un enjeu de taille! Editions de la Fraternité des Prêtres Séculiers de Bunia, Bunia2009, p. 89.

[6] Cf. J. MPUNDU, Op. Cit.

[7] Cf. F. BANGA, Quelle éthique pour les acteurs des médias aujourd’hui ? Baobab, Kinshasa2004, p. 29-30.

[8] Cf. Kinshasa2010, n. 51.53.

[9] CENCO, Op. Cit., n. 52.

[10] Cf. J. M. ELA, Ma foi d’Africain, Karthala, Paris1985, p.117-118  et A. KABASLE, La parole se fait chair et sang, Médiaspaul, Kinshasa2003, p. 125-126.

[11]CENCO, Op. Cit.  n. 13.

[12]Cf. Ibidem.

[13] Cf. CENCO, Op. Cit., n. 36.



30/10/2012
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