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TONGUZI n. 153

I.    Edito 

 

« Repartons du Christ, Unique Sauveur », telle est la parole liminaire de ce 153e numéro de Tonguzi. Dans sa lettre pastorale du Centenaire que nous lisons depuis le 15 septembre 2012, S.E. Mgr Sosthène AYIKULI, Evêque du Diocèse de Mahagi-Nioka,  a rendu cette parole explicite pour enraciner notre foi au Christ Sauveur, non un sauveur parmi les autres, mais « Unique » Sauveur. Que cette parole, devise de l’ « Année du Centenaire » coïncidant heureusement avec l’ « Année de la Foi », ait fait l’objet de toute une lettre pastorale, est attendu comme charnière de la vie de l’Eglise locale de Mahagi-Nioka cent ans avant... et cent ans après… parce qu’il faut recommencer de Celui qui est à l’origine de cette marche de cent ans pour aller de l’avant sans Le laisser derrière.

 

Si le besoin de faire mieux qu’avant pour faire un pas en avant se fait sentir avec acuité[1], alors au seuil du second centenaire, du plus petit au plus grand, nous sommes engagés au « repartir ». Mais une évidence ! Il y a une génération que l’Evêque estime pouvant porter pour longtemps l’étendard du second centenaire. Ce sont les « Jeunes », pour autant qu’ils auront connu en homme avisé les enjeux de la fin du premier centenaire. Voilà pourquoi, dans le message leur adressé pour cette année 2012, l’Evêque les exhorte à accueillir le Christ et repartir de Lui, avec Lui pour arriver à Lui, en étant avant tout des ministres, davantage des ministres de la réconciliation, des artisans de la justice et de la paix, conditions dans lesquelles la foi peut être réellement approfondie et vécue.

 

La foi au Christ de qui nous sommes décidés de répartir, est une foi qui est vie, dans la mesure où elle doit provoquer des attitudes nouvelles  dans l’être,  l’agir et la conduite de tout croyant[2]. Des nouvelles attitudes pour repartir, le lecteur de Tonguzi en trouvera dans ce numéro. Le Révérend Abbé Dieudonné Adubang’o entend nous en donner une en tirant notre attention sur le bien fondé du salaire juste, en ce siècle de consommation ; quand on sait que « l’ouvrier mérite son salaire » afin d’accéder, lui aussi, aux biens de la terre. Le Révérend Abbé Jean-Claude Ubegiu garde encore, de sa part, l’option d’engager sur le chemin du « repartir » aussi bien les institutions congolaises que l’Eglise congolaise pour qu’advienne un Congo vraiment démocratique.

 

Le Révérend Abbé Justin Unim pense, quant à lui,  que pour repartir effectivement, le « silence », dans sa juste valeur liturgique, spirituelle et humaine, est une attitude qui peut nous permettre d’avancer au large de la foi chrétienne. Autant d’attitudes nous offertes par ce numéro ; entendu qu’une lecture de ces articles, faite avec minutie, peut nous aider à prendre des élans nouveaux, pour que, forts de l’expérience du passé, nous nous avancions dans une lumière plus fulgurante.

Abbé Faustin AGENOCAN Bithum

II. Sommaire 

 

  1. Edito (Abbé Faustin AGENOCAN Bithum)
  2. Sommaire
  3. Message aux Jeunes : Repartir du Christ vers le second centenaire de notre évangélisation en étant  ministres de réconciliation, artisans de  justice et de paix (S.E. Mgr Sosthène AYIKULI)
  4. Salaire juste, une rémunération de droit pour la vie (Abbé Dieudonné ADUBANG’O)
  5. La démocratie congolaise. Ecueils et perspectives politico-pastorales (Abbé Jean-Claude UBEGIU)
  6. La valeur du silence dans toute synaxe     eucharistique et dans toute vie humaine (Abbé Justin UNIM
  7. 7. Nouvelles diocésaines  (Secrétariat diocésain)

III.   REPARTIR DU CHRIST VERS LE SECOND CENTENAIRE DE NOTRE EVANGELISATION EN ETANT  MINISTRES DE RECONCILIATION, ARTISANS DE  JUSTICE ET DE PAIX

Cher aumônier et collaborateurs de la pastorale diocésaine de la jeunesse,

Chers aumôniers paroissiaux,

Chers Jeunes,

Je vous salue tous au nom du Christ «  qui est notre paix : de ce qui était divisé, il a fait une unité : dans sa chair il a détruit le mur de séparation : la haine… » (Ep 2, 14).

Je voudrais que cette salutation vous parvienne partout où le Christ vous rassemble en journées paroissiales de la jeunesse, car c’est lui qui réconcilie en un seul corps, au moyen de la croix  (Ep 2, 16).

Comme vous le savez, cette année les journées de la jeunesse sont paroissiales, car durant les dernières journées diocésaines de la Jeunesse à la Paroisse Christ-Roi de Nioka, les aumôniers paroissiaux proposèrent que,  cette année, cette belle expérience se fasse au niveau paroissial, et j’ai accepté. Les raisons qui ont motivé une telle expérience étaient notamment pour permettre de faire l’expérience de communion et de famille au niveau paroissial, de faire le bilan au niveau paroissial de l’impact de dix journées de la jeunesse célébrées au niveau diocésain, de  préparer le centenaire de la Jeunesse qui aura lieu à la Paroisse Bienheureux-Isidore Bakanja de Sarasara… Je souhaite ardemment que les motifs pour lesquels  une telle expérience a lieu cette année au niveau paroissial soient pris en compte, ce qui nous aidera énormément pour la suite de nos journées.

Etant donné que je ne serai pas avec vous, je me dois de vous livrer le double sentiment qui m’habite : chagrin et consolation. Chagrin, car je serai privé de votre présence, de votre joie, de votre regard chargé d’espoir sur l’avenir, de votre énergie, de  vos sacrifices… Consolation, car les journées de la jeunesse auront tout de même lieu et produiront certainement des fruits non cueillis jusque là.

C’est tout cela qui fait que je me trouve dans l’agréable devoir de vous adresser ce message. Il m’a paru bon de formuler ce message ainsi en tenant compte de certaines circonstances : au niveau de l’Eglise qui est en Afrique et compte tenu de la situation que traverse le continent, les jeunes ont reçu du Pape la mission d’être des ministres de la réconciliation, artisans de la justice et de la  paix ;  au niveau de l’Eglise  en R.D.Congo, les jeunes ont reçu la même mission, étant donné des situations de haine, de rejets mutuels sur base ethnique qui s’observent ça et là et enfin au niveau de notre Diocèse, des situations qui exigent réconciliation, rétablissement de paix et de justice ne manquent pas. En plus, toujours au niveau du Diocèse, nous commençons une autre étape très importante de notre marche avec le Christ, à savoir l’entrée au  second centenaire de l’évangélisation.

Chers Jeunes, en voyant votre âge, s’il plaît au Seigneur, c’est vous qui porterez pour longtemps l’étendard du second centenaire ; c’est vous  qui serez pour ainsi dire pendant un temps relativement long des acteurs et des bâtisseurs du second centenaire. En ce sens, il convient d’être armés de qualités requises pour une telle œuvre, de manière que tout ce qui a contribué à retarder le progrès du royaume de Dieu, à savoir des divisions, des injustices et leur cortège de maux, soit considérablement ruiné. Vu votre âge, vu votre nombre, vu votre  espoir pour une société réconciliée, paisible et  juste, il  y a lieu d’espérer. Voilà pourquoi, je vous engage à être ministres de la réconciliation, artisans de la paix et de la justice. La réussite du second centenaire en dépend en majeure partie.

Chers jeunes, c’est pour cela que je vous invite à suivre ce que Saint Paul vous demande encore aujourd’hui « Au nom du Christ, laissez-vous réconcilier avec Dieu » (2 Co 5, 20). C’est Dieu qui réconcilie, c’est lui qui vous réconcilie avec lui en vous donnant cette grâce de vous réconcilier avec lui, avec vous-mêmes et avec les autres. La réconciliation avec Dieu crée une splendide harmonie en vous-mêmes, avec les autres et avec Dieu. A ce stade, vous devenez capables avec le  Seigneur de pouvoir enlever de vos cœurs toute trace de haine et de jalousie pour laisser la place aux énergies qui feront de vous des artisans et ambassadeurs infatigables de la réconciliation. Je vous supplie, chers jeunes, que chacun de vous se sache ministre de la réconciliation et non le contraire. C’est ce que j’attends de vous pour le second centenaire.

Chers jeunes, vous avez besoin de la paix, notre Eglise a besoin de la paix. Le Christ qui est la  paix par excellence veut que vous soyez comme lui, constructeurs et bâtisseurs de la paix. Si vous imitez son exemple, vous serez heureux et surtout appelés fils de Dieu : « Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu » (Mt 5,9). Je voudrais qu’en vous préparant à entrer au second centenaire de notre évangélisation vous sachiez que la paix est à la fois un don à recevoir et une œuvre à construire. Elle est un don, car la paix est avant tout don de Dieu, elle vient de Dieu, c’est ce qui lui est propre (Je vous laisse ma paix, je vous donne ma paix, disons-nous chaque jour à la célébration eucharistique). Une fois elle est reçue, elle est appelée à s’édifier, à s’étendre, à s’établir. Elle n’a pas une vocation limitée. D’où l’exigence de sa construction. Voilà pour quoi, il est dit que la paix n’est pas seulement un don, elle est aussi une œuvre à construire. Ainsi « Pour être vraiment des artisans de paix, nous devons nous éduquer à la compassion, à la solidarité, à la collaboration, à la fraternité… à éveiller la conscience pour la résolution des conflits » (Benoît XVI). Que chacun de vous demande le don de la paix pour lui-même d’abord et en même temps demande également la force d’en être artisan. De cette manière, j’invite chaque jeune  à prendre des engagements pour se dire que jamais je ne sois plus artisan de conflit, de discorde, de division...

Chers jeunes, vous êtes aussi invités à être justes et à être des artisans de la justice « Heureux les affamés et assoiffés de la justice, car ils seront rassasiés » (Mt 5, 6). Le terme justice est régulièrement employé par vous-mêmes ou par d’autres. En général, vous savez ce que cela veut bien dire. La définition la plus classique de la justice est qu’elle est la disposition constante de donner à chacun et à Dieu ce qui leur doit revenir. Ce que l’on doit à l’autre et à Dieu n’est pas toujours déterminé par la loi écrite, sinon ce serait une justice légaliste, celle des scribes et des pharisiens ; mais la vraie justice va au-delà de ce que la loi détermine. En clair « la justice, n’est pas une simple convention humaine, car ce qui est juste n’est pas déterminé organiquement par la loi positive, mais par l’identité profonde de l’être humain… La cité de l’homme n’est pas seulement constituée par des rapports de droits et de devoirs, mais plus encore, et d’abord, par des relations de générosité, de miséricorde et de communion. La charité manifeste toujours l’amour de Dieu, y compris dans les relations humaines » (Benoît XVI, Caritas in veritate, n. 6).

Je vous invite, chers jeunes, à poser des actes de gratuité, de générosité, de communion, bref de charité. Que chacun se dise, que jamais plus je ne puisse être artisan de l’injustice.

Je vous exhorte à accueillir le Christ et repartir de Lui, car seul Lui peut vous donner la grâce d’être ministres de réconciliation, artisans de justice et de paix. Devenus ainsi ministres de réconciliation et artisans de justice et de paix, vous allez entrer dans le second centenaire et y porter votre pierre dans l’édifice. Tel est mon souhait le plus ardent.

Je ne terminerai pas ce message sans remercier l’Abbé Oscar Ukelo qui a organisé avec vous et pour vous autant de journées diocésaines. J’en profite pour vous dire que j’ai confié cette pastorale désormais à une équipe composée des Abbés Jean-Berchmans Cobidongo , Dieudonné Dumba et Jean-Louis Acirocan. Je souhaite à toute l’équipe fructueux service et je vous demande, à vous jeunes, de les accueillir et de travailler avec eux. Ils sont à votre service.

Enfin, chers jeunes, j’invoque sur vous tous l’abondance de la grâce divine, par l’intercession de votre Mère du ciel, la Vierge Marie, elle qui vous aime tant. Soyez rassurés de ma sollicitude paternelle.

 

Donné de Kinshasa en ce premier jour du mois de juillet lors des assises de la 48ème Assemblée plénière statutaire de la CENCO.

 

Mgr Sosthène AYIKUL ADJUWA,

Evêque de Mahagi-Nioka

 

 

 

 

 

IV.      SALAIRE JUSTE, UNE RÉMUNÉRATION DE DROIT POUR LA VIE

                     

  1. 0.     Introduction

 

  La problématique du salaire juste, ajouté à son pendant le prix juste, a déjà fait couler beaucoup de l’encre. On remarque à ce sujet des nombreuses prises des positions par clivage de tendances idéologiques.  Soit qu’on se situe dans une politique de l’économie libérale du marché d’inspiration et d’aspiration capitaliste, soit qu’on est de la tendance des communistes marxistes, soit aussi des positions se précisent sur base des idéologies religieuses. Le présent article s’inscrit dans le cadre d’une éthique sociale chrétienne. Étant donné que le problème du salaire est un des points où l’enseignement de l’Église semble marqué son originalité, en distançant la position libérale qui pourtant constitue aujourd’hui le paradigme en économie à l’échelle planétaire, nous pensons, dans un premier temps esquisser cette position de l’Église, et dans un second temps l’apprécier au regard de la société de consommation qui s’impose de plus en plus. L’intérêt est de voir dans quelle mesure le discours de l’Église peut être audible face à la montée du pluralisme.

 

Pour l’Église en effet, le salaire est la rémunération du travail. Mais cette rémunération pour être conforme à la justice sociale doit s’établir à partir de quelque principe de base. Trois principes de base président ainsi à cette justice sociale : le juste salaire couvre les besoins vitaux de l’ouvrier et de sa famille, la participation aux bénéfices de l’entreprise, et la participation de tous à la gestion de l’entreprise.

        

  1. 1.  Esquisse de la position de l’Église

 

1.1.  Le juste salaire pour les besoins vitaux de l’ouvrier et de sa famille

 

Le premier principe est le juste salaire pour les besoins vitaux de l'ouvrier et de sa famille. Cependant, le juste salaire ne découle pas nécessairement du fait qu’il résulte d’un accord entre le capital et le travail. Il existe en effet l’inégalité entre les partenaires : le capital est souvent en position de force, et le travailleur en situation de faiblesse. Une convention bilatérale n’est donc pas forcément juste. Le pape Léon XIII rappelait à juste titre que : « le patron et l’ouvrier fassent tant de telles conventions qu’il leur plaira, qu’ils tombent d’accord notamment sur le chiffre du salaire. Au dessus de leur libre volonté, il est une loi de justice naturelle plus élevée et plus ancienne »[3].

 

De Léon XXIII au Concile Vatican II, il est intéressant de remarquer, au sujet du juste salaire pour les besoins vitaux de l’ouvrier et de sa famille une évolution dans l'enseignement de l’Église. D'après Léon XIII, le salaire était le critère de la subsistance individuelle de l’ouvrier sobre et honnête. Pie XI, quant à lui, ajoutait à la subsistance individuelle la notion de la substance de la famille. Pie XII va beaucoup plus loin, le salaire doit de plus contenir une participation aux bénéfices de l’entreprise. Le salaire juste ne doit donc pas être apprécié uniquement pour couvrir le minimum vital de l’ouvrier et de sa famille ; mais il doit aussi inclure, d’une façon ou d’une autre, une part de ce que l’Église appelle « le produit commun », résultat de la collaboration du capital et du travail[4]. Assumant Pie XII, la Constitution pastorale Gaudium et Spes souligne avec insistance qu’une dignité de vie doit découler du salaire sur le plan matériel, social, culturel et spirituel[5].

 

A apprécier, une telle prise de position tranche de façon radicale avec la conception du salaire selon le capitalisme libéral pour qui, en concevant le travail comme étranger à l’entreprise, ne voit dans le salaire que la localisation d’une force vitale, mécanique entretenue par l’entrepreneur, un peu au même titre qu’une machine. L'enseignement de l’Église tranche également avec la conception marxiste qui ne voit dans le travail que l’unique source de productivité.

 

1.2.    La participation aux bénéfices de l’entreprise

 

Il se pose justement la question de savoir comment juger cette participation aux bénéfices. Tout dépend évidemment de ce que l’on entend par bénéfice. Si par bénéfice on entend au sens large le produit commun du capital et du travail, la déduction faite de l’entretien de l’ouvrier et de l’amortissement du capital, alors dans ce cas, les travailleurs ont un droit strict sur ces bénéfices puisque leur salaire en resterait au strict minimum vital. Si par contre, on entend au sens strict le bénéfice comme ce qui reste après l’attribution au travail de sa part du produit commun, alors il n’y a plus de droit strict. Il s’agit ici d’un principe de justice ; son application dépend des conditions locales. Chaque entreprise est par conséquent appelée à discuter avec les ouvriers et à dégager les points forts de ce qu'ils entendent du bénéfice sans porter atteinte ni au capital ni aux ouvriers.

 

 

1.3.    La participation de tous  à la gestion de l’entreprise

 

Au problème du salaire est lié celui de la participation des salariés à la gestion de l’entreprise, qui est à concevoir comme une communauté humaine, disait Jean XXIII. On peut simplement dire que « l’attribution aux travailleurs des fonctions plus importantes dans l’entreprise non simplement répond aux exigences de la nature humaine, mais est pleinement conforme au progrès qui s’accomplissent actuellement dans l’économie, la vie sociale et l’État »[6]. Cette même doctrine, le concile Vatican II l’a condensée en disant : « Il faut promouvoir, selon des modalités à déterminer au mieux, la participation de tous à la gestion des entreprises »[7].

 

  1. 2.    Réflexion sur la position de l’Église face au régime capitaliste

 

La prise de position de l’Église sur le salaire juste est aujourd’hui confrontée à une société de consommation qui, elle, est soumise au régime de l’économie du marché. A la base s’est imposé le capitalisme qui balaye toute autre alternative. En fait le contexte actuel est celui du capitalisme qui a réussi à mobiliser des millions d’hommes et de femmes - entrepreneurs, financiers, …mais aussi simples employés, ouvriers, cadres… - autour d’une cause, l’accumulation de capital.

 

On sait entre-temps, que dans ce régime du capitalisme, l’économie est en constante restructuration, et l’expérience professionnelle n’a souvent plus cours. Ce qui pose d’énormes problèmes aussi bien du côté des entreprises que des employés. Richard Sennett en approfondissant cette question s’interroge : « comment les salariés peuvent-ils entretenir un sentiment de continuité dans une économie en constante restructuration et où l’expérience professionnelle n’a plus cours ? Les entreprises peuvent-elles survivre tout en décourageant la loyauté de leurs salariés ? »[8].

 

C’est à l’intérieur de ce problème que connaît le « nouveau monde » du capitalisme que l’on peut se demander sur la pertinence de la position de l’Église par rapport au salaire juste. En d’autres termes, dans quelle mesure le discours officiel de l’Église peut être audible par les hommes et les femmes d’aujourd’hui confrontés à l’impasse du capitalisme dans une économique libérale ?

 

On pourrait trouver cependant une voie d’issue du côté de l’éthique. En effet, si on admet une présence éthique dans l’économie du capitalisme, alors on pourra poser autrement la question de la large autonomie du capitalisme. A ce sujet, il se pose deux gros enjeux, celui de l’écologie et de la démocratisation des entreprises[9]. Par rapport à l'écologie, on garderait une éthique écologique à l’intérieur de l’économie du capitalisme qui tient compte de l’environnement dans son ensemble. Quant à la démocratisation des entreprises, on améliorerait les structures de justice pour la participation à la gestion commune de l’entreprise, tout en songeant à la génération future.

 

Il me semble que sur ce terrain de l’éthique, le discours de l’Église peut trouver un écho favorable. En effet, le Compendium de la doctrine sociale de l’Église affirme que « le salaire est l’instrument qui permet au travailleur d’accéder aux biens de la terre »[10]. Or, on ne peut accéder aux biens de la terre que dans la mesure où l’environnement est protégé. Par ailleurs, la démocratisation de l’économie du capitalisme rejoint largement le principe de la position de l’Église selon lequel, il faut une participation de tous à la gestion de l’entreprise. Autant dire qu’un capitalisme démocratique assumerait le texte de la doctrine sociale de l’Église catholique qui insiste sur le respect de l’homme et du travail. C’est finalement aller dans le sens du développement durable.

 

Ainsi la problématique du salaire juste : une rémunération de droit pour la vie, devient un problème à large échelle. En effet, le discours officiel de l’Église se bute aujourd’hui à une autre réalité du système capitaliste de l’économie du marché avec comme conséquence la société de consommation. Dès lors, la réflexion sur le salaire juste doit nécessairement intégrer d’autres penseurs et des compétences variées. Le capitalisme voulant maîtriser tous les aspects de la vie de l’homme se présente comme une totalité, à face de la religion qui ouvre sur l’infini. L'ouverture à l'infini pourrait être comprise ici comme une utopie vers le bonheur et le bonheur pour tous. Ainsi du point de vue théologique, on pourrait s’intéresser à la fatalité qui nous est donnée, mais de manière critique, et de manière à rendre la dignité de l’homme. C’est bien un travail qui requiert les combines des compétences et non le monopole du discours.

 

Abbé Dieudonné ADUBANG'O UCOUN

Faculté de théologie de l'UCL

Lille/France

                                         

 

 

 

V.      LA DEMOCRATIE CONGOLAISE. ECUEILS ET PERSPECTIVES POLITICO-PASTORALES (Suite)

 

  1. Quelle attitude l’Eglise doit-elle adopter pour contribuer à la démocratie congolaise ?

 

En parlant du combat contre l’analphabétisme politique, nous affirmions qu’une neutralité de l’Eglise n’est pas un comportement de mise. Ce serait même aller à l’encontre de sa mission royale et prophétique. Et cette  affirmation vaut pour tous les autres points que nous avons épinglés comme écueils de la démocratie en terre congolaise. Mais d’où partir ?

 

1.1.   Des exemples vétérotestamentaires

 

Le point de départ du décollage du salut du peuple élu est une situation similaire à celle du peuple congolais où  le pouvoir pharaonique a peur de l’émergence du peuple d’Israël. Le pouvoir égyptien voudrait l’empêcher d’émerger. Pour atteindre cet objectif, il commence par imposer des durs travaux pour diminuer leur efficacité. Devant l’échec de cette stratégie, il passe à la méthode forte : assassiner tous les enfants garçons. Tel est le cas dans notre pays où toutes les batteries sont mises en marche pour étouffer l’éveil de la conscience soit par assassinat des leaders d’opinions, soit par intimidation, soit par  diabolisation des leaders qui  essaient de dire la vérité.

 

Il fallut l’avènement des hommes de Dieu charismatiques pour organiser le peuple d’Israël et lui montrer les voix de la libération et du salut. C’est le cas avec Moïse qui  a été applaudi, décrié avant de se voir remettre le code de la loi pour éviter au peuple  les voies de la perdition et de voir des jours meilleurs.  Moïse s’est montré un homme qui ne faisait pas ce que D’Undji appelle la diplomatie irresponsable. Il alla trouver Pharaon pour lui transmettre le message de la vérité sans complaisance. Cet exemple devrait inspirer l’Eglise congolaise qui doit se jeter à l’eau pour le salut des âmes qui résident, selon l’expression paraphrasée de Saint Augustin in corporibus sanis. Ceci aura un impact immédiat sur la situation de la démocratie. On en a ressenti les effets, lorsque la CENCO publia le document : J’ai vu la misère de mon peuple. Trop, c’est trop ! La déclaration de ce document disant que l’Eglise prendrait des mesures pour inverser la situation de misère suscita une telle entente que tout le monde avait hâte de savoir quels seraient ces mesures. Hélas ! Cette entente n’aurait-elle pas été déçue ? Quoi qu’il en soit, cette déclaration prophétique a vu évoluer  positivement la situation politique  de la RDC. Donc, si une déclaration peut produire des effets de ce genre, combien plus des actions concrètes pourraient en produire ?

Au temps de la dérive du roi David, l’on a vu intervenir le prophète Nathan pour le rappeler à l’ordre. Ce rappel à l’ordre a eu un impact parce que, non seulement le prophète a utilisé une méthode diplomatique mais aussi parce qu’il a déclaré en face du roi qu’il est auteur d’une action anormale qui contredit le plan de Dieu qui veut que le droit de l’homme soit respecté. Le prophète a clairement dit au roi que l’auteur du mal, c’est lui.

Enfin, est venu le temps des prophètes. Ceux-ci se sont comportés en visionnaires, analystes, contestateurs, dénonciateurs de l’ordre social corrompu, en  défenseurs des pauvres, en  contrepoids du pouvoir, etc. Tout ceci, ils l’ont fait au prix d’une renonciation, d’une annonciation et d’une mobilisation des énergies. Ils l’ont fait entre incertitudes et hésitations, entre peines et misères, de gré ou de force. Certains d’entre eux ont  voulu même se dérober à leur responsabilité. Ainsi en a-t-il été avec Jonas qui, voulant se dérober à la mission que Dieu lui a confiée, s’est vu contraindre à assumer sa responsabilité. Il en a résulté contre sa crainte, la conversion du peuple de Ninive et ce, jusqu’au roi qui a porté un décret de conversion pour tout le peuple.

 

De ce qui précède, il ressort que l’Eglise ne peut prétendre gouverner le peuple congolais dans une attitude de neutralité absolue. Elle doit se comporter comme un Moïse, un Nathan, un Jérémie, et surtout comme un Jonas. Il s’agit de se placer du côté du peuple, de travailler activement en étant partie prenante dans les activités de la société civile de manière à faire corps avec cette société. Cela se ferait par l’intégration des membres du clergé dans la société civile de façon permanente.

 

1.2.      Du Christ

 

Jésus intervient dans une situation où Israël attend venir un homme qui le sortirait de la domination d’un pouvoir qui ne respecte pas ses ententes et qui veut voir changer le pouvoir romain absolu. Les pauvres sont exploités. Les taxes douanières ne sont remises en totalité dans le trésor public, comme on le sait des collecteurs d’impôts. Les voleurs des biens deviennent des bienfaiteurs. On rencontre des  grands discoureurs, des grands connaisseurs et fabricateurs des lois qui les font porter aux autres, alors qu’eux-mêmes, ne savent pas les appliquer.

 

       Jésus opère un véritable discernement révolutionnaire. Il ne s’oppose  pas directement, comme le dit le Compendium de la Doctrine Sociale de l’Eglise, à l’autorité,  mais refuse le pouvoir despotique des chefs des nations. Il s’érige pour ainsi dire contre ceux qui exigent tout des hommes affirmant que cela appartient à Dieu seul[11]. Comme pour dire, aux droits de l’Etat vis-à-vis des citoyens doit correspondre ses devoirs et vice-versa. Toute la question est alors de savoir ce qu’il faut faire, si tel n’est pas le cas. Nous voilà au nœud de la question. Et nous la voudrions radicale : Faut-il regarder passivement ? Doit-on démissionner ?

L’heure est alors venue pour que l’Eglise mobilise les chrétiens  afin qu’ils  renoncent au fatalisme, au défaitisme et à la passivité pour passer à la dénonciation du pouvoir en place, à sa contestation et à la canalisation des énergies pour  promouvoir l’avènement d’un régime qui fait  de l’homme la référence de la communauté politique[12]. Car, « La personne humaine est le fondement de la communauté politique »[13]

 

1.3.      Pour une attitude de mobilisation-contestatrice

 

L’Eglise catholique a déjà suffisamment travaillé à la dénonciation de l’ordre social corrompu. C’est ce qui a vu évoluer considérablement la situation du peuple congolais. A l’heure qu’il est, elle ferait mieux de changer de stratégies pour que le peuple arrive à contester ce qui ne cadre pas avec la réalisation plénière  de l’homme.  Car, à en croire le Compendium de la Doctrine Sociale de  l’Eglise, « Le citoyen n’est pas obligé en conscience de suivre les prescriptions des autorités civiles si elles sont contraires aux exigences de l’ordre moral, aux droits fondamentaux des personnes ou aux exigences de l’Evangile (…) Lorsqu’ils (les hommes) sont appelés  à collaborer à des actions moralement mauvaises, ils ont le droit de refuser. »[14]  Cependant, il n’est pas ici question de prêcher une insoumission au pouvoir en tant que tel, une révolte contre elle mais une révolution positive de la conception de l’autorité. Jésus lui-même demande à ses contemporains de rendre à César ce qui est à César. Car  l’autorité politique est nécessaire en raison des tâches qui lui sont attribuées et ce doit être un droit positif irremplaçable de la communauté  dans la mesure où  elle ordonne, garantit la vie ordonnée et droite de cette communauté, l’orientant, les disciplinant dans le respect et la tutelle des  sujets individuels et sociaux vers la réalisation du bien commun[15].

 

Dès lors la question est celle de savoir de quel moyen il faut user pour arriver à cette contestation. Le Christ est venu au monde comme prince de la vie, de la paix et non de la violence. C’est pourquoi l’Eglise s’érige contre les moyens de violence en vue du changement de la situation politique en affirmant : « la résistance à l’oppression politique ne recourra pas aux armes »[16]Mais cette même Eglise reconnaît  qu’il est de moments où l’on pourrait recourir à cette violence. Ces moments sont les suivants : épuiser tous les autres recours, être en grave et longue violations des droits fondamentaux, ne pas provoquer des pires désordres,  ferme espoir de réussite, grande possibilité de prévision raisonnable de solution meilleure.[17]

 

Faut-il affirmer que toutes ces conditions sont réunies. Ce serait trop dire. Quoi qu’il en soit, il existe un moyen que l’Eglise n’a pas encore suffisamment exploré, moyen  par lequel elle pourrait contribuer suffisamment à la consolidation de démocratie congolaise. Il s’agit de sensibiliser les chrétiens  pour comprendre que la constitution congolaise, mieux certaines lois de la constitution congolaise peuvent être modifiées si l’on arrive à totaliser un certains nombre de signatures. Pourquoi l’Eglise ne pourrait-elle pas  rassembler ces signature en complicité avec les forces vives pour défier les parlementaires congolais pour les défier dans le vote de leurs lois taillées sur mesure non pas du peuple congolais mais des personnalités politiques ?

 

CONCLUSION

 

La démocratie, cette meilleure forme de gouvernement du monde contemporain ne paraît pas telle en terre africaine et particulièrement en terre congolaise. C’est ce qui nous a amené à poser cette question fondamentale : « Que faire pour qu’émerge une véritable démocratie en terre congolaise ? »

 Et voici notre conclusion : pour qu’émerge une véritable démocratie, il ne faut pas réduire celle-ci à une simple participation aux urnes. Il faut la considérer en relation étroite avec la capacité de choisir. Dans ce sens, si à la possibilité de choisir ne correspond pas une compréhension des enjeux, on peut beau participer aux urnes, la démocratie ne procurera pas le bien-être qui, pourtant, est la visée de la politique. C’est pourquoi, l’avènement d’une démocratie digne de ce nom  en terre congolaise passe par le combat contre l’analphabétisme politique, entendant par là une stratégie d’éducation civique et électorale qui serait l’œuvre du gouvernement, du parlement, des magistratures et de l’Eglise. Cette éducation civique  et électorale permettra de se lever contre la politique des vautours. Ce concept s’applique aussi bien au pouvoir exécutif, législatif que judiciaire qui, pour le premier ne respecte pas la destination des biens de l’Etat, pour le deuxième, non seulement vote des lois taillées sur mesure mais aussi ne rend pas compte de l’état d’avancement de la politique de la nation et, pour le troisième, est à la remorque de l’exécutif. De ce fait, tant qu’il ne sera pas libéré de cette dépendance, la démocratie congolaise pâtira car la justice aura deux vitesses.

 Ce qui précède nous a obligé à poser la question en nous plaçant dans la logique de la fonction d’enseignement et de gouvernement de l’Eglise : « Quel comportement l’Eglise doit adopter dans pareille circonstance ? » Partant des exemples vétérotestamentaires et du Christ, nous avons conclu que l’Eglise congolaise ne peut prétendre à une neutralité ou à une action simplement dénonciatrice. Elle doit mobiliser le peuple, de concert avec les forces vives de la nation, par des voies que lui offre la constitution congolaise pour contester le pouvoir en place. Il ne serait pas ici question de ne pas se soumettre à l’autorité, mais de la contraindre par tous les moyens à ne pas faire ce qui ne cadre pas avec les ententes du peuple et de Dieu. Quels seraient ces moyens ? Ceci pourrait faire l’objet d’une réflexion pour quiconque s’y intéresse.

 

BIBLIOGRAPHIE SELECTIVE

 

1. Compendium de la Doctrine Sociale de l’Eglise

2. A.C.E.A.C., Afrique, lève-toi, prend ton grabat et marche ! (Jn5,8). Message de l’Assemblée plénière extraordinaire CEAC. Aux fidèles chrétiens et aux hommes de bonne volonté à la clôture des célébrations jubilaires, Editions du Secrétariat Général de l’ACEAC, Kinshasa 2009.

3. CENCO, J’ai vu la misère de mon peuple (Ex3, 7). Trop, c’est trop ! Message du Comité Permanent des Evêque de la RDC aux fidèles catholiques et aux hommes de bonne volonté, Editions du Secrétariat Général de la CENCO, Kinshasa 2003.

4. ID, Notre rêve d’un Congo plus beau qu’avant. Message de la Conférence Episcopale Nationale  au peuple congolais à l’occasion du cinquantième anniversaire de l’anniversaire de la RD. Congo, Editions du Secrétariat Général de la CENCO, Kinshasa 2010.

5. BANGA Jalum’weci F., Quelle éthique pour les acteurs des médias aujourd’hui. Responsabilité éthique dans la représentation médiatisée, Baobab, Kinshasa 2004.

6. ID, Evangéliser à l’ère des médias : un enjeu de taille ! Editions de FPSB, Bunia 2009.

7. MPUNDU, J., Vade-mecum du parlementaire congolais. Ce qu’un parlementaire congolais élu devrait faire, Editions du « Groupe Amos », Kinshasa 2010.

 

Abbé Jean Claude UNYUTHOWUN Ubegiu

Vicaire à la Paroisse de LUMA

 

 

 

 

VI.   LA VALEUR DU SILENCE DANS TOUTE SYNAXE     EUCHARISTIQUE ET DANS TOUTE VIE HUMAINE

  1. 0.    Introduction

 

Aujourd’hui, avec l’avènement des mouvements charismatiques dans nos Eglises particulières, la plupart de nos fidèles chrétiens « mettent la prière au premier plan et y cherchent le renouveau de la vie spirituelle »[18]. De là vient qu’ils se pressent pour la célébration eucharistique en vue de l’écoute de la Parole de Dieu. C’est déjà-là un fait qui doit réconforter toute l’Eglise parce que, comme expérience, lesdits mouvements apportent « une contribution réelle à la reprise de la prière parmi les fidèles »[19]. En effet, partout où ils sont organisés, ils revalorisent le corps et l’émotion. Car, en Afrique, « le corps demeure l’instrument privilégié qui met l’homme en contact avec la divinité. On ne s’imagine pas un rite (du moins de quelque importance) sans certaines postures corporelles, sans rythmes et danses, sans regard et paroles »[20]. Ainsi, cette façon de concevoir les choses a déjà influé sur nos différents cadres d’animation liturgique. Un contexte d’agitation et de bruit qui est celui de notre société se crée lors d’une action liturgique.

 

C’est pourquoi, dans les lignes qui suivent, l’on essayera d’éduquer la chrétienté au « sens humain profond et à la valeur religieuse du silence atmosphère religieuse indispensable pour percevoir la présence de Dieu et se laisser conquérir par elle »[21].

 

Hormis l’introduction et la conclusion, il y aura trois moments pour étayer cet article. Au premier moment, l’on présentera des considérations définitionnelles. Le deuxième moment sera réservé à la valeur du silence proprement dite. Et viendront au troisième, pour terminer, des nouvelles perspectives.

 

  1. 1.    Des considérations définitionnelles

 

Avant de réfléchir sur la valeur du silence, il convient de se rendre d’abord compte de sa multiple signification.

  • Comme substantif, il signifie[22] :

-     Fait de ne pas dire, de façon volontaire, ou par impossibilité, les informations ou l’opinion (que l’on a au sujet de quelque chose) ;

-     Absence de bruits environnants, calme ;

-     Arrêt prolongé des conversations et des bruits volontaires ;

-     Moments sans paroles ;

-     Absence d’indication explicite ou lacune ;

-     Interruption du son musical faisant partie de la partition.

  • Comme interjection, le silence se dit pour demander impérativement l’arrêt des conversations et des bruits volontaires ;
  • Comme locution adverbiale, le silence signifie sans parler ni faire de bruit volontaire.

 

Pour ce qui concerne notre réflexion, c’est le silence comme nom commun qui sera pris en compte.

 

  1. 2.    De la valeur du silence

 

Comme on le sait, dans toute synaxe eucharistique, le silence dit liturgique occupe une place de choix. Ce qui vient dire qu’il doit toujours être présent dans toute action liturgique. Mais, en participant déjà à plusieurs célébrations eucharistiques organisées dans nos différentes paroisses, l’on a souvent constaté qu’il est pris en otage. Il est submergé par les instruments très peu « spiritualisants », de telle sorte qu’on le croirait supprimé. L’écoute et  l’appréciation méditative du texte des couplets de chants par exemple, deviennent difficiles. A ce propos, l’Abbé B. Bujo a raison de déplorer que ces chants de la chorale sont « tellement prédominants au cours des célébrations liturgiques qu’ils font passer au second plan la valeur de la prière et de la méditation. L’assemblée est à tel point essoufflé qu’elle n’a pas le temps de recueillir et de méditer ce qu’on vient de chanter ou prêcher »[23].

 

A cela s’ajoute que nos chorales, à travers les chants, n’exploitent pas assez souvent le mystère que célèbre la liturgie du jour. Déjà au prélude, on doit classer un chant annonçant le mystère salvifique qui traverse de bout à l’autre la liturgie du jour. Le chant placé à l’action de grâce sera toujours inspiré de la péricope évangélique de ce jour-là. Il faut donc éviter d’improviser les chants au point de taire les différents aspects du mystère célébré. Or, « en réalité, dans la liturgie nous ne pouvons pas dire qu’un cantique équivaut à un autre… Par conséquent, tout dans le texte, dans la mélodie, dans l’exécution doit correspondre au sens du mystère célébré, aux différents moments du rite et aux temps liturgiques »[24].

 

Aussi aurez-vous à remarquer que pendant la consécration, moment de grand respect, surtout au moment de l’élévation de la grande hostie et du calice, des chrétiens de bonne foi pourtant sifflent dans la corne, expriment leur cri de joie ou les instrumentistes offrent encore de la mélodie en sourdine.

 

De la même manière, vous verrez par exemple encore que, dans la plupart des cas, quand les enfants du groupe Kizito-Anuarite (KA en sigle), les servants de messe, les lecteurs vont revêtir leurs habillements adaptés au service du sanctuaire, le recueillement se trouve désolé.

 

En dépit de cette pensée, le silence a une grande valeur dans la liturgie. Il est « nécessaire non seulement après la communion, mais doit également suivre l’homélie, afin que les fidèles aient le temps, si bref soit-il, de mâcher et d’avaler la Parole de Dieu qui vient d’être expliquée »[25]. Suivant les directives de l’épiscopat congolais, il signifie présence, réceptivité, réaction face à Dieu qui nous parle, qui agit en notre faveur[26]. Les mêmes évêques poursuivent en disant que c’est à travers le silence que l’on redécouvre « le sens du recueillement et de la paix intérieure. La grande tradition patristique nous enseigne que les mystères du Christ sont liés au silence ; par lui-seul, la Parole peut faire en nous sa demeure comme chez Marie qui est inséparablement la femme de la Parole et du silence… »[27].

 

Par ailleurs, le silence permet aussi d’effectuer une rencontre intimement profonde avec Dieu. A ce propos, l’exemple du prophète Elie est plus que significatif. Quand les enfants d’Israël avaient abandonné le vrai Dieu, ils avaient tué par l’épée bon nombre de ses prophètes, Elie voulait rencontrer Dieu pour Lui présenter l’indignation du fond de son cœur.

 

Cependant il pensait le rencontrer dans un vent fort et violent ou dans un tremblement de terre ou dans le feu. C’est plutôt dans le souffle léger qu’il s’est révélé. Ce qui veut dire que Dieu révèle ses projets infaillibles à quiconque. Mais il vient les révéler dans la brise légère plutôt que dans l’ouragan ou le tremblement de terre (Cf. 1R 19, 8-14). Encore, l’oraison finale de l’office du soir de mardi de la troisième semaine ne se lasse pas de répéter l’importance du silence : « Laisse monter vers Toi, Seigneur, le bruit de notre terre pour l’accueillir dans ton silence, et fais descendre sur nous sa paix, Jésus-Christ, Dieu à jamais ».

 

  1. 3.    Nouvelles perspectives

 

A côté de la valeur liturgique du silence, on évoque sa valeur dans les divers aspects de la vie humaine. De ce fait, le silence permet au divin d’enrichir notre vie intérieure. D’où, « il faut apprendre à consacrer chaque journée à un dialogue simple, spontané et cordial avec Dieu notre meilleur ami. Il faut lui offrir chacune des activités quotidiennes et l’en remercier ; il faut faire preuve de docilité et de promptitude pour répondre à ses inspirations ; il faut partager avec Lui joie, projets, difficultés et échecs et lui demander le pardon de nos fautes et de nos faiblesses »[28].

 

Le silence donne l’opportunité à la Parole de Dieu de reconstruire la personnalité humaine. Il permet à la Parole de Dieu de remodeler nos attitudes intérieures. Le Psaume 51 l’exprime mieux en ces termes : « O Dieu, refais-moi un cœur pur et qu’un esprit sans failles renouvelle mon intérieur. Ne me rejette pas loin de ta face, ne me reprends pas ton esprit saint. Redonne-moi la joie de ton salut, rends-moi la joie de ton salut, rends-moi ferme par un esprit généreux » (Ps 51 (50), 12-14).

 

Grâce au silence, la Parole de Dieu « nous revitalise à partir de notre naissance, dans l’histoire de la construction de notre personne. A travers elle, l’amour de Dieu vient irriguer la mémoire des périodes les plus anciennes de notre vie (…) Elle nous aide ainsi à avoir une pensée et un langage paisibles et purifiés, sans violence, aigreur ni dérision. Il se produit ainsi peu à peu une réconciliation avec nous-mêmes et donc avec les autres »[29].

 

Le fait de se recueillir dans le silence permet à l’homme à ne pas confondre son propre moi, intrinsèque ou moral avec son moi extrinsèque ou social, son être intérieur avec les rôles qu’il joue en société, son moi fondamental avec les parties sociales de son moi[30]. C’est-à-dire qu’il permet à l’homme de découvrir la vérité logée et cachée en soi-même. C’est pourquoi « en progressant dans la connaissance de soi, il (l’homme) acquerra une plus grande maturité de même qu’il sera davantage capable de connaître Dieu et son prochain »[31].

 

La concentration silencieuse permet à l’homme de savoir d’où vient la timidité dans sa vie. Puisque, pour Maurus, elle tire son origine dans « une faible estime de soi ou d’un manque d’amour et de considération. Elle peut venir de la crainte de faire mauvaise figure en public… d’un sentiment d’infériorité intellectuelle, d’une crainte irraisonnée du ridicule, d’une moindre aptitude à communiquer »[32].

 

Conclusion

 

Pour clore, le silence dont nous venons de parler ici, n’est pas celui qui frise l’hypocrisie, la résignation dans la résolution des affaires ou la passivité coupable, la peur de prendre la parole en public, mais celui qui permet à l’homme d’être réfléchi dans ses prises de décision. C’est celui qui lui permet d’éviter les conflits de relation entre des individualités parce que toute vérité n’est pas bonne à dire. Mais si besoin il y a, il faut choisir le moment, le contexte, l’environnement pour la dire. Ce qui revient à dire que certaines doivent être dites pour corriger et orienter vers le bien.

 

Donc, le silence vaut son pesant d’or tant dans l’action liturgique que dans la profondeur de toute vie humaine qui se veut réfléchie et porteuse de fruits abondants à l’Eglise et à la société. Nous osons croire que cette façon de faire suscitera en le cœur des chrétiens l’éveil de la foi en cette Année de la Foi et orientera les agents pastoraux vers une nouvelle évangélisation de nos différentes communautés et surtout de nos divers mouvements ecclésiaux.

 

Abbé Justin UNIM CEBO, Vicaire à la Paroisse de Nyarambe

 

 

 

 

VII.NOUVELLES DIOCESAINES

  1. 1.   De la célébration du jubilé d’or du Diocèse

 

11 juillet 2012, date mémorable où la portion du peuple de Dieu qui est à Mahagi-Nioka a célébré les 50 ans de son existence comme diocèse. De principe, cette célébration aurait lieu le 2 juillet 2012. Cependant, diverses circonstances pastorales ont fait que le 11 juillet s’est révélé le plus opportun. Le Diocèse de Mahagi fut érigé le 2 juillet 1962 par le Décret porté par le Bienheureux Pape Jean XXIII, de scission du Diocèse de Bunia. Il prit le nom de Mahagi-Nioka le 30 octobre 1967.

 

La célébration a eu lieu à la Cathédrale Notre-Dame de Lourdes de Mahagi en présence de la quasi-totalité de prêtres du Diocèse de Mahagi-Nioka et beaucoup d’autres d’ailleurs, ainsi que des fidèles représentants des différentes paroisses, les autorités administratives des territoires de Mahagi, d’Aru, de Faradje et de Djugu, étant donné que le diocèse s’étend sur ces territoires soit entièrement soit partiellement. La cérémonie a été rehaussée aussi par la présence de S.E. Mgr Dieudonné URINGI, Evêque de Bunia et S.E. Mgr Léonard DHEJJU, Evêque Emérite de Bunia.

 

En guise de rappel, le Diocèse de Mahagi-Nioka compte 50 ans après 18  paroisses, à savoir : Aba, Angumu, Ariwara, Aru, Ayiforo, Biringi, Djalusene, Essebi, Laybo, Logo, Luga, Luma, Mahagi (Paroisse cathedrale), Nioka, Nyarambe, Sabu, Utru et Sarasara qui est la toute dernière en fondation (15 avril 2012) et 1 quasi-paroisse : Akonjkani ; deux centres pastoraux : Ugonjo et Aru ; un petit séminaire : Petit Séminaire Bienheureux Jean XXIII de Vida, un Séminaire Propédeutique : Propédeutique Saint-Antoine Marie Zaccarie de Vida et une université : Université du Lac Albert.

 

A l’occasion, la joie était aussi immense parce que l’heureuse coïncidence faisait qu’en ce jour du 11 juillet nous célébrions le jubilé d’or de vie sacerdotale du Père Jésus JIMENO des Missionnaires d’Afrique et le jubilé d’or de vie religieuse de la Sœur DAMIANA des Sœurs Servantes de Jésus, mais également le jubilé d’argent de vie sacerdotale du Père Désiré UNEN des Grands Carmes et les Abbés Athanase BHAYO et Christophe ALILE qui révélaient qu’ils bénéficiaient déjà d’une année en plus…

 

 En cette journée cinquantenaire, personne des intervenants n’a laissé échapper l’occasion qui fait souvent le larron pour insister sur le prochain grand événement, celui du centenaire pour lequel le rendez-vous a été donné de façon très solennelle. C’est le 15 décembre 2012 à Nyarambe…

 

2.   Des ordinations diaconales et presbytérales

 

L’année du Seigneur 2012 a vu naître au Diocèse de Mahagi-Nioka quatre prêtres dont un missionnaire d’Afrique et trois séculiers et cinq diacres diocésains. 

En effet, le 10 août 2012, S.E. Mgr Sosthène AYIKULI a conféré le sacrement de l’ordre à la Quasi-Paroisse Ste-Joséphine BAKITHA d’Akonjkani. Le Diacre Frédéric AJARUVA d’Akonjkani, membre des la Société des Missionnaires d’Afrique a été ordonné prêtre ; et les Séminaristes Jean-Claude ABINENO de Luga, Jean-Paul ALITIMANG’O de Logo et Jean-Paul RWOTHNG’A de Logo ont été ordonnés diacres. Le 12 août 2012, alors que l’Eglise particulière du Congo célébrait la solennité de l’Assomption de la Vierge Marie, S.E. Sosthène ordonnait aussi prêtre le Diacre Gédéon AKWERALI à la Paroisse Saints-Martyrs de l’Ouganda de SABU, sa paroisse d’origine. Cette série des ordinations a été clôturée à la Paroisse Sacré-Cœur de Jésus d’ESSEBI le 19 août 2012 où les Séminaristes Jean-Claude UKWANURU d’Aru et Pascal ATAYO de Sarasara ont été ordonnés diacres, et où les Diacres Dieudonné NZIA d’Essebi et Robert MIRIA d’Ayiforo ont été ordonnés prêtres.

Ces ordinations sont intervenues après une semaine de retraite précédée de trois jours de session au Centre pastoral d’Ugonjo.

  1. 3.    Du Jubilé de diamant des Sœurs Servantes de Jésus

 

C’est avec faste que le 24 octobre 2012, la Congrégation des Sœurs Servantes de Jésus a commémoré les 75 ans de son existence. Elle a été fondée par S.E. Mgr Alphonse Matthysen depuis le 2 juillet 1937, avec la profession des premières Sœurs de la Congrégation. Cette solennité a été célébrée à Bunia d’abord par une eucharistie en la cathédrale, synaxe qui a connu la participation active de tous les membres de la Congrégation et des autres fidèles. Elle a été présidée par S.E. Mgr Dieudonné URINGI, Evêque de Bunia qu’entouraient six autres Evêques : S.E. Mgr Marcel UTEMBI, Archevêque métropolitain de Kisangani, S.E. Mgr Joseph BANGA de Buta, S.E. Mgr Julien ANDAVO d’Isiro-Niangara, S.E. Mgr Sosthène AYIKULI de Mahagi-Nioka, S.E. Mgr Léonard DHEJJU, Emérite de Bunia et S.E. Mgr Faustin NGABU, Emérite de Goma ; avec beaucoup de prêtres dont 25 venus du Diocèse de Mahagi-Nioka, des diacres et une foule immense des chrétiens.

 

Cette célébration a été colorée davantage par la profession temporelle de deux Sœurs : Sœur Aimée MUNGUKENDE et Sœur Rogeline TABO, et la profession perpétuelle de six Sœurs : Sœur Emmanuelle KATUNGU, Sœur Francisca DRATA, Sœur Graciane NYIWEGI, Sœur Honorine KAWAMBE, Sœur Josiane LOVE et Sœur Perpétue KAKURORA.

 

Il s’en est suivi la festivité dans les enceintes du Noviciat des Sœurs Servantes de Jésus.

 

Il appert de signaler ici que les Sœurs Servantes de Jésus prêtent leur service d’apostolat dans beaucoup de paroisses du Diocèse de Mahagi-Nioka, notamment à Aba, Angumu, Aru, Essebi, Laybo, Logo, Luga, Luma, Mahagi, Nyarambe.

 

  1. 4.   De la prise de soutanes

 

Le dimanche, 07 octobre 2012 était une journée splendide à la Cathédrale Notre-Dame de Lourdes de Mahagi, où le Peuple de Dieu de cette portion du diocèse admirait dans le Seigneur la prise de soutane des Séminaristes. Une cérémonie jamais célébrée au diocèse, parce que depuis beaucoup de décennies, les séminaristes étaient toujours vêtus des habits ecclésiastiques aux grands séminaires. Cette fois-ci ils l’ont été du diocèse. De fait, les Séminaristes Emmanuel URONYA de Luga, Lambert UTHUBA de Nioka et Guillaume ADEGITHO d’Akonjkani ont revêtu les habits ecclésiastiques, symbole d’innocence et d’humilité, de pureté et de sainteté, durant la messe du 27e dimanche du Temps Ordinaire B, messe présidée par le Curé de la cathédrale, Répondant de l’Evêque, en la personne de l’Abbé Henri-Guillaume UWEKMENI.

 

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In memoriam

ABBE CELESTIN UGEN CANUNG’IYO

 

Monsieur l’Abbé Célestin UGEN CANUNG’IYO est né en 1943, du papa GIU décédé et de la maman UOLA, en vie.

Il fit ses études primaires à Logo jusqu’en 1958. Il entra ensuite au Petit Séminaire de Fataki de 1958 jusqu’en 1964. A cause de la rébellion muléliste, S.E.Mgr Thomas KUBA, d’heureuse mémoire, l’envoya au Grand Séminaire de Murhesa en février 1965, après que Mahagi ait été attaqué. Là il étudia la première année de Philosophie en six mois. Il évolua normalement jusqu’en 1969, année en laquelle il demanda uneannée de stage qu’il passa à Logo. Après le stage, pour ne pas devoir de allé neuf vous avez devant faire face à la fin de faire suivre les mêmes cours qu’il avait déjà suivis la de avant, à cause du système de cours de cycliques, son évêque décida de l’envoyer à aux Facultés catholiques de Kinshasa pour terminer le de de cycle de Théologie. Il est sorti licencié à en Théologie morale. Il est allé ensuite faire une de la deuxième licence, en sociologie, à l’Université de Lubumbashi.

Revenu au diocèse, il reçu l’ordination presbytérale à Luga, le 22 août 1971. Il fut nommé au Petit Séminaire de Vida. En 1978, il est préfet du Lycée Amula Djalsinda de Logo. Après, il fut nommé Vicaire à Djalusene. En 1985-1986, il est aumônier à l’Institut d’Ovoa. En 1986, il est nommé professeur au Grand Séminaire de Kisangani  où il exerça durant plusieurs années. Rentré au Diocèse, il fut nommé à la Coordination scolaire, Chargé de la Pastorale jusqu’en 2003. De 2003 à nos jours il était nommé au petit séminaire de Vida d’abord comme père spirituel. A cause de sa vision qui faiblissait, il fut déchargé de cette fonction tout en résidant au Petit Séminaire de Vida, jusqu’à sa mort. L’abbé Célestin a souffert de l’hypertension et du diabète. Il est venu à Mahagi le 11 juillet 2012 pour les célébrations du cinquantenaire de l’érection canonique du Diocèse. C’est au lendemain de la fête  qu’il piqua une forte crise de tension qui le paralysa au côté droit. A cela s’ajouta l’infarctus qui lui enleva la parole. Il fut d’abord conduit à Logo, puis à Kampala, puis à Anghal Tubey. Les médecins décidèrent de le ramener au diocèse. Il arriva à Mahagi et fut acheminé à Logo. Il entendait bien, mais il ne pouvait plus s’exprimer. Tout effort d’articulation était vain. La maladie se compliqua la nuit du 14 au 15 octobre courant. Il s’est éteint à Logo le 15 octobre aux environs de 11h30.

L’Abbé Célestin était un prêtre intelligent qui n’a pas connu de problèmes durant ses études depuis le primaire jusqu’à l’université. Il était d’un esprit critique rigoureux, un chrétien convaincu, prêtre sérieux sans aucun indice de légèreté dans la vie comme aussi dans la parole, avec une discipline avérée acquise en partie aussi dans le service militaire. Il a mené une vie droite, fidèle aux engagements sacerdotaux en parole et dans sa vie en général. Il avait un attachement aux amis. Il avait le sens d’écoute de toutes les catégories de personnes.

Requiescat in pace

 

 

 



[1]  Cf. Mgr Sosthène AYIKULI, Lettre pastorale « Repartir du Christ, Unique Sauveur » du 15 septembre 2012,   p. 4.

[2]  Ibid., p. 18.

[3] Rerurm Novarum, 34.

[4] Mater et magistra, 72.

[5] Gaudium et Spes, 67.

[6] Mater et magistra, 99.

[7] Gaudium et Spes, 68.

[8] R. SENNET, Les failles culturelles du nouveau capitalisme dans Dossier Sciences humaines, n°176 novembre 2006, p. 6.

[9] Éthique sociale chrétienne, cours enseigné par le Professeur W. LESCH, à l’UCL, faculté de théologie, 2008-2009.

[10] CONSEIL PONTIFICAL « Justice et Paix », Compendium de la doctrine sociale de l’Église, n°302.

[11] Cf. Ibid., n. 379.

[12] Cf. Ibid., n. 385.

[13] Ibid., n. 384.

[14]  n. 399.

[15] Cf. Ibidem, n. 394.

[16] Ibidem, n. 401.

[17] Cf. ibidem.

[18] Cf. VUMUKA-KU-NANGA, Eglise africaine et Renouveau dans l’Esprit. Esprit et risques, Epiphanie, Kinshasa, p. 9.

[19] JEAN-PAUL II (Pape), Dominum et vivificantem, n. 65, cité par VUMUKA, Op. cit, p. 9.

[20] JEAN-PAUL II (Pape), Pastores dabo vobis, n. 47.

[21] UNG’EYOWUN BEDIWEGI (Mgr), La formation spirituelle du futur  prêtre africain, Le Sénévé, Kinshasa 2003, p. 52.

[22] Cf. Encarta. Microsoft®   2009.

[23] BUJO B., « La dimension sociale de l’Eucharistie et de toute prière chrétienne », in Cyprianum, n. 16 (2011), p. 77.

[24] BENOIT XVI (Pape), Exhortation apostolique post-synodale « Eucharistia sacramentum caritatis », 2006, n. 42.

[25] BUJO B., Op. cit., p. 67.

[26] CENCO, Directives de l’Episcopat congolais pour une célébration digne et correcte de la Très Sainte Eucharistie, Ed. du Secrétariat général, n. 82.

[27] BENOIT XVI (Pape), Exhortation apostolique post-synodale « Verbum Domini » sur la Parole de Dieu dans la vie et la mission de l’Eglise, n. 66.

[28] MARCIAL M., La formation sacerdotale, p. 124.

[29] PEYROUS B. – MARIE-CATTA H., Qu’est-ce que le Renouveau charismatique ? D’où vient-il ? Où va-t-il ? Mame, Paris 1999, p. 163.

[30] Cf. MAURUS J., Sois toi-même pour vivre la vérité de toi-même, Ed. Saint-Paul Afrique, Kinshasa 1998, p. 4.

[31] Ibid., p. 11.

[32] Ibid., p. 29.



30/10/2012
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